Édito décembre 2015

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La brillante irruption indigène sur le grand écran

Grâce à Jorge Sanjinés, bolivien, dans les années 60, les Andins sont entrés en fiction au cinéma, mais il est resté seul à mettre en scène les Indigènes, dans leur rôle.

En documentaire, avec Videos nas Aldeias, au Brésil, ce sont les Indigènes qui filment, depuis vingt ans, des images fortes comme celles de As hiper mulheres, de Carlos Fausto, Leonardo Sette et Takumã Kuikuro, Cinélatino 2012.

En 2006 et 2009, Claudia Llosa, péruvienne, nous a offert deux fictions fondées sur l’altérité de la pensée indigène, avec un grand succès de la critique et du public, faisant entrer la présence des Indigènes au cinéma dans une phase nouvelle. Ni folklorique, ni anthropologique, ni indigéniste, elle crève l’écran et nous raconte le monde selon leur pensée, qui est reconnue, écoutée, primée, distribuée.
En documentaire, La eterna noche de las doce lunas (2012) de Priscilla Padilla, colombienne, sur les rites de passage Wayuú, a reçu le prix documentaire Cinélatino en 2013. Dans Les sœurs Quispe, (2013) fiction de Sebastián Sepúlveda, chilien, des chevrières sont confrontées à l’histoire et à la violence près de chez elles. Et les fictions, cette année, arrivent en force : El abrazo de la serpiente, du Colombien Ciro Guerra, et Ixcanul, du Guatémaltèque Jayro Bustamante, deux superbes films primés partout portent dans nos salles leurs belles images et leurs dures réalités. C’est la géographie entière du continent qui est concernée par cette brillante irruption indigène sur le grand écran. Venez découvrir ces films et leur étrangeté, vous vous y retrouverez, car les questions qu’ils posent sont universelles, leur beauté aussi.