À voir : les films de la compétition documentaire

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La compétition documentaire aura bien lieu ! Du 10 au 24 avril, découvrez cinq des six films en compétition documentaire sur la plateforme dédiée au genre TËNK.
Fruit d'un travail énorme pour les équipes de sélection, fenêtre essentielle pour faire connaître les cinématographies latino-américaines, il nous semblait indispensable d'inventer, de trouver des espaces, pour faire vivre cette programmation.  Rendez-vous jeudi 23 avril sur notre site www.cinelatino.fr et nos réseaux sociaux pour découvrir le palmarès 2020 !

Les documentaires de cette compétition, peuvent être vus en France, Belgique, Luxembourg, Suisse en vous abonnant au tarif spécial de 1€ le premier mois (puis 6€/mois). Découvrez l'offre Tënk : https://www.tenk.fr/

Les films à voir :


Baracoa

Réalisation : Pablo BRIONES
› Suisse, Espagne, États-Unis | 2019 | 1h39 | Vendeur International : Sweet Spot Docs

Synopsis : Baracoa est un petit port cubain. Leonel et Antuán, deux enfants de la campagne, 10 ans et 13 ans, s’apprêtent à passer leurs vacances d’été livrés à eux-mêmes. Entre errance et jeux d’enfants, leur différence d'âge mais aussi de personnalités ressort jour après jour et leurs projets diffèrent. Antuán n’attend qu’une chose : aller chez son père à La Havane. Leonel aimerait tout simplement se rendre à la plage. Mais les choses ne se passeront pas comme prévu et leur amitié va être mise à l’épreuve au cours d’un été qui va les transformer.

L'avis de Cinélatino : Excellent film sur la profondeur d’une amitié qui reflète l’actuelle transition politique et sociale de Cuba. En prenant les points de vue de ces deux enfants, Baracoa porte un regard sur le futur qu’ils projettent et les différences sociales qui influencent leur présent.
Très belle, sensible et sensuelle, la photographie est portée par une caméra invisible qui suit au plus près l'intimité entre les deux amis, leurs réflexions, la relation qu’ils développent entre eux et au monde ; s’immisçant tantôt dans leurs jeux, tantôt dans leurs rêves et solitudes dans un rythme cinématographique d’une extrême justesse.
L’entre-deux âges pré-adolescent s’y déploie dans toute sa candeur et ses prises de conscience douces-amères. Émouvant, profond, révélateur, et pas toujours tendre, un film à l’image de l’enfance.
Marie Brieulé, programmatrice Documentaires Cinélatino, Rencontres de Toulouse.

Bio : Pablo Briones est né en 1983 en Argentine. Réalisateur et photographe de cinéma basé à Genève, Baracoa est son premier long-métrage. Il a réalisé auparavant Pezcal (2016), A barca (2015), À Beira de Lisboa (2013).

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Lapü

Réalisation : Juan Pablo POLANCO, César JAIMES
› Colombie | 2019 | 1h15 | Vendeur International : Syndicado Film Sales

Synopsis : Dans la Guajira colombienne les Wayuu continuent à suivre leurs traditions ancestrales. La jeune Doris se réveille d’un rêve (un lapü en wayunaiki) au cours duquel lui est apparue sa cousine décédée. Celui-ci est interprété par sa grand-mère comme une demande de la défunte afin que Doris se charge du rituel de la deuxième veillée funèbre. La jeune fille se prépare à ce moment clé de son existence et de celle de sa communauté, et affronte courageusement l’exhumation de la dépouille, lors de cette dernière rencontre avant l’enterrement définitif. La jeune fille sera soumise à un rituel de purification et le cycle de la vie pourra reprendre son cours...

L'avis de Cinélatino : Lapü est un film étonnant, à la fois ethnographique et onirique, qui dépeint attentivement son personnage principal au sein de la communauté matriarcale wayuu, dans laquelle les rêves et la communication avec les morts font partie du quotidien. Si le moment de l’exhumation est central – et impressionnant – les conversations autour de ce rituel rythment la narration. Doris discute même avec sa cousine décédée, au cours d’une scène improvisée par la jeune fille et sa sœur ; elle raconte avoir vraiment cru y être en présence de la défunte. Une situation intrigante pour la fabrique du cinéma documentaire, dont les réalisateurs Juan Pablo Polanco et César Jaimes s'emparent magistralement. Leur idée était de réaliser des courts-métrages sur les rituels funéraires colombiens : le matériel enregistré dans la Guajira s’est avéré tellement riche qu’il en est ressorti un long-métrage de toute beauté à la photographie extrêmement soignée, tant au niveau de la composition que des couleurs ou de la lumière.
Alessandra Doronzo, programmatrice Documentaires Cinélatino, Rencontres de Toulouse.

Bio : Juan Pablo Polanco et César Jaimes sont membres de Los niños Films, une coopérative de production cinématographique avec laquelle ils ont tourné des courts-métrages. Lapü a été sélectionné dans les festivals de Sundance et Berlin.

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Mapa de sueños latinoamericanos

[CARTE DE RÊVES LATINO-AMÉRICAINS]

Réalisation : Martín WEBER
› Argentine, Cuba, États-Unis, Mexique, Norvège | 2019 | 1h31

Synopsis : L’artiste argentin Martín Weber a sillonné l’Amérique latine de 1992 à 2008 en demandant aux personnes rencontrées d’écrire leur rêve à la craie sur un petit tableau noir : le résultat est une très belle série de photos en noir et blanc, poétiques mais bien ancrées dans la réalité. Des années après, en réalisant ce documentaire, il part sur les traces de ceux qui avaient posé pour lui et se confronte à ce que la vie a fait de leurs rêves.

L'avis de Cinélatino : Au travers de photos et de témoignages est brossé tout un pan de l’histoire récente de l’Amérique latine. Le réalisateur part en quête de ses sujets d’antan et les retrouve parfois ; lorsqu’ils sont introuvables, ses photographies et son enquête servent de prétexte pour faire parler de la situation locale et montrer à quel point les destins individuels sont liés aux conditions sociales et politiques. De ces témoignages parfois bouleversants émergent la dictature, la torture et les disparitions en Argentine et au Brésil, les tentatives de fuite loin de la pauvreté dans les favelas brésiliennes, à Cuba, au Mexique, les déplacements forcés en raison du conflit armé en Colombie... Les rêves exprimés prennent une coloration particulière une fois resitués dans leur contexte et ce qui pourrait sembler anecdotique prend des allures d'universalité. Un film magnifique, fort, émouvant, qui, au-delà des histoires individuelles, dresse une cartographie du continent des trente dernières années, traversé par ses problématiques économiques, sociales et géopolitiques.
Alessandra Doronzo, programmatrice Documentaires Cinélatino, Rencontres de Toulouse.

Bio : Martín WEBER est un artiste et réalisateur argentin, né au Chili en 1968. Il a étudié à l’Université de Buenos Aires. Son travail photographique a été exposé et primé au niveau international. Mapa de sueños latinoamericanos est son premier film.

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Pirotecnia

PYROTECHNIE


Réalisation : Federico ATEHORTÚA ARTEAGA
› Colombie | 2019 | 1h23

Synopsis : Au début du siècle dernier, quatre hommes sont exécutés pour avoir tenté d’assassiner le président colombien Rafael Reyes. Cet événement fera l’objet d’une reconstitution initiant la longue histoire des images manipulées en relation avec la violence en Colombie.  En parallèle, suite au mutisme soudain de sa mère, le réalisateur se plonge dans les archives familiales et y découvre une pièce de théâtre où il joue, enfant, le rôle d’un faux guérillero. Ce documentaire à la première personne explore, de manière détaillée, les images qui ont façonné l’imaginaire du pays, leur usage dans le conflit armé et les « faux positifs ».

L'avis de Cinélatino : Dans ce premier long-métrage Federico Atehortúa nous fait découvrir les images qui ont lié les destins du cinéma et l’histoire de la Colombie. La question de l’image et au sens plus large de l’archive est au centre de cette enquête. Comment dans l’horreur de la guerre la soif d’images a pu conduire au scandale des « faux positifs », sordides mises en scène destinées à illustrer les victoires militaires ? Le film explore de manière brillante la couverture médiatique du conflit armé, l’usage politique du cinéma, la propagande… À partir de l’histoire de ce qui pourrait être considéré comme le premier film de propagande du pays, il parvient à élargir le sujet, à interroger notre manière de percevoir le conflit armé colombien et à montrer comment notre perception peut être manipulée. C’est aussi un passionnant travail d’introspection qui analyse la façon dont les archives, les médias participent à la vision que le réalisateur se fait de son propre pays et réussit le parallèle avec l’histoire personnelle et l’exploration d’archives familiales illustrant ainsi l’influence de l’image sur les individus, au plus intime.
Katherine Salamanca, programmatrice Documentaires Cinélatino, Rencontres de Toulouse.

Bio : Federico ARTEHORTÚA ARTEAGA (1990, Medellín, Colombie) a étudié le cinéma à l'Université du cinéma de Buenos Aires. Après deux courts-métrages, Espeso humo blanco et Susurros, Pirotecnia est son premier long-métrage.

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Sete anos em maio

[SEPT ANS EN MAI]


Réalisation : Affonso UCHÔA
› Brésil, Argentine | 2019 | 0h42

Synopsis : Un beau soir de mai, Rafaël dos Santos s'est fait passer à tabac par des flics corrompus qui sont venus le faire chanter. Rafaël doit fuir Belo Horizonte. Commence alors pour lui une descente dans les enfers de la drogue, de la truanderie et de la répression policière. En trois séquences sont noués les actes de violence, les traces qu'ils laissent dans la mémoire individuelle et collective et les possibilités de réplique.

L'avis de Cinélatino : Les jeunes adultes qui descendent des esclaves déportés au Brésil sont les principales victimes de la violence systémique, à la fois sociale et politique, qui règne au Brésil. Dans cet exercice de mémoire, le réalisateur a choisi de ne s'en tenir qu'à la parole et au ressenti du réprouvé, qu'il fait exister dans trois dispositifs qui permettent de mettre à nu une émotion paralysante, à la fois brûlante et contenue : le making-of d'une scène de reconstitution jouée par les victimes elles-mêmes ; le récit des faits dans un plan rapproché comme une confidence devant l'âtre ; une performance de survie sous forme de jeu qui interroge l'acte de résister. La forme courte et la simplicité de la mise en scène contribuent à densifier le propos et à sortir du pathos : la caméra filme un fait social qui nécessite une mobilisation politique. Avec ce film à la sobriété percutante, présenté dans plusieurs festivals internationaux, le réalisateur interroge aussi les formes et le sens du cinéma (documentaire).
Emmanuel Deniaud, programmateur Documentaires Cinélatino, Rencontres de Toulouse.

Bio : Affonso Uchôa tourne depuis une dizaine d'années. Arabia, dont il était coréalisateur, fut récompensé dans de nombreux festivals et projeté en 2018 sur les écrans de Cinélatino, 30es Rencontres de Toulouse.

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