Des matriarchies se sont assemblées autour du métier à tisser de ceinture, technique préhispanique préservée pendant des siècles par les femmes indigènes de Mésoamérique. La Libertad se déplie comme un tissage de figures et de gestes constituant ce labeur, en circulant entre un espace domestique, un musée d'archéologie et une coopérative de tisseurs.

Fuyant la violence, Paloma et Lobo s’installent dans une ville voisine où ils doivent réapprendre à vivre et à s’aimer. Ils s’adaptent difficilement à cette nouvelle vie faite d’exploitation, de précarité et de rejet. De plus, des souvenirs traumatisants empêchent Lobo d’exprimer tout sentiment, ce qui frustre Paloma, décidée à rentrer chez elle.
Tourné avec une grande virtuosité à Linares, la ville natale du réalisateur, et dans des lieux délabrés très oppressants, ce premier long-métrage, sans violence explicite, est formellement éblouissant par la mise en scène précise et bien rythmée d’une sombre mais douce histoire d’amour contrarié. Première française.

Leo a passé quatorze ans en prison avant de retourner vivre dans son quartier, Don Orione. Depuis sa libération, il n’a qu’une chose en tête : venger la mort de son frère Ale. On l’entend raconter sa vie en voix off, tandis que s’éclaire le mécanisme implacable qui a fait de lui ce qu’il est. Toia Bonino dresse le portrait emblématique d’un délinquant ordinaire. De très belles images, filmées au plus près du personnage, contrastent avec la bande-son d’où jaillit un langage grossier et le récit d’un passé compliqué, d’un futur incertain. Dans son précédent film, Orione, la réalisatrice racontait l’histoire d’Ale du point de vue de la mère. La Sangre en el ojo vient prolonger ce portrait familial. Première internationale.

« Un bar et un quai, la faim et le silence. Une femme et un homme, une histoire d’amour et encore le silence. Répression, quelques morts mais, toujours, le silence. Du feu, des voix, c’est peut-être la fin du silence. » Par ces mots, les Troisièmes Rencontres Cinéma d’Amérique latine présentaient le film audacieux du cinéaste mexicain : dépourvu de dialogues, parce que les minorités raciales n’ont plus la parole, le film de Leduc
déploie en musiques l’identité des laissés-pour-compte, leur assigne un lieu mythique, entre le ciel et la mer de la baie de Maracaibo (Venezuela)… le Latino Bar!

PROGRAMME:  PETITES LUTTES, GRANDES VICTOIRES

Six courts-métrages pour une immersion dans des environnements étranges parfois hostiles, rythmés par le son des objets, de la nature et le rugissement des animaux. Nos jeunes héros apprennent à dépasser leurs peurs, leurs doutes et leurs limites pour affronter les aléas de la vie. La débrouille, l’entraide et une bonne dose de courage sont nécessaires pour s’adapter au vaste terrain de jeu qu’est le monde. Heureusement, ils peuvent compter sur leurs jouets, peluches et ami·es dans cet apprentissage.

Œuvre vénézuéliano-mexicaine, c'est le premier film latino à avoir reçu le Lion d'Or à la Mostra de Venise. Il est aussi le fruit du travail international entrepris par Alfredo Castro. Le voilà à présent dans la peau d'un bourgeois étranger qui paye ses petits plaisirs à de jeunes hommes. Ce sont des relations froides et tarifées, sans l'ombre d'un sentiment. Alfredo Castro est magnifique dans ce rôle tout en nuances.

En six sketches, des personnages ordinaires sortent de leurs gonds, de leur sociabilité polie. Une trahison en amour, le retour d'un passé refoulé, la violence enfermée dans un détail quotidien, des humiliations en cascade sont autant de prétextes qui les poussent à « péter les plombs ». Nouveaux sauvages ou nouveaux monstres, ils sont embarqués dans une spirale de violence loufoque et improbable, dans le royaume de l’humour noir.

Le fleuve São Francisco baigne les terres semi-arides du Sertão brésilien. Les habitant·es évoquent au fil de l'eau leurs contacts avec ce fleuve à l'avenir menacé : gestes quotidiens, métiers, croyances, luttes et amours. Chaque propos a le temps d'être posé et déroulé dans sa complétude. Pudique, la caméra magnifie la variété des paysages et des microsociétés qui se sont construites en symbiose avec le cours d’eau.
Version sous-titrée disponible pour les sourd·es et malentendant·es.

On passe de la couleur au noir et blanc autour d’un fait divers, l’incendie du seul cinéma d’une petite ville : se dessine peu à peu un quotidien de violence, de corruption, de repli sur soi, de méfiance, de peur.

Évocation de l’époque où Cuba était l’alliée de l’URSS, ce documentaire examine avec humour et nostalgie, ce que l’île a gardé de la période. Tout un quotidien de gestes et de sentiments surgit et s’anime quand la caméra les met au premier plan. Enrique Colina excelle dans le documentaire du quotidien, et ce film est une sorte de culmination de la série de courts-métrages savoureux qui nous parlent avec tant de drôlerie du quotidien à La Havane.

Une ligne d’écoute pour femmes victimes de violences conjugales, en temps de pandémie. Des témoignages poignants de vérité, entendus alors qu’on parcourt la ville, passant devant ces foyers où tout se passe, proches et lointains à la fois.

PROGRAMME: PETITES HISTOIRES D'AMÉRIQUE LATINE - VOL 3

Le voyage continue avec le troisième volet de Petites Histoires d’Amérique latine. De l’Amazonie brésilienne aux rues de Buenos Aires, par les bruits de la ville, les instruments à cordes et les chants ancestraux, la musique rythme la vie. Sensibilité aux autres et à ce(ux) qui nous entoure(nt), contre l’aliénation et vers de nouveaux horizons, jeux et enjeux écologiques, expression de la liberté, endroit de tous les possibles.

Entre cinéma d’animation et images réelles, cinq histoires qui brouillent les frontières entre nature et culture, et nous font vibrer à l’unisson.

L’histoire de deux ouvriers dans une ville étrange où les ampoules électriques se mâchouillent comme du chewing-gum…

Marcela Said revient ébranler la famille, le patriarcat et la bourgeoisie chiliennes à travers son personnage féminin, Mariana. Ambiguë, antipathique, elle fait la force du film. La réalisatrice la décrit comme “une femme encerclée par quatre hommes féroces : le mari, le père, le colonel et le policier. Une femme qui navigue en eaux troubles, comme elle le peut, affrontant le chaos pour trouver sa voie et ne faisant pas toujours les meilleurs choix.”

Dans un village infesté de piranhas, deux filles grandissent en rêvant de se protéger de la violence. Lorsqu'un corps mystérieux apparaît emmêlé dans le filet d’un pêcheur, elles découvrent un moyen de défense inédit.