Juan Sebastián Mesa fait ses débuts au cinéma avec ce portrait de la jeunesse de Medellín. Cinq amis, qui veulent élargir leur horizon et rompre avec le monde des adultes et un quotidien trop étriqué, rêvent de voyager en Amérique du Sud et se préparent à cette expérience initiatique. Quelques jours avant leur départ, ils parcourent cette ville plutôt hostile et chaotique. Les arts de la rue, les graffitis, les tatouages et la musique sont leur trait d’union, leur refuge, leur culture punk. Le noir et blanc que choisit l’auteur ajoute un sentiment d’intemporalité à ce film tourné en dix jours avec de tous petits moyens mais avec une grande fraîcheur et beaucoup de tendresse pour ses personnages enthousiastes et épris de liberté.

Les enfants, plus ou moins abandonnés de la banlieue de Mexico, se sont organisés en bande pour vivre. Évadé d’un centre de redressement, Jaibo a pris la direction du groupe qui commence à sévir dans le secteur. Dans ce chef-d’oeuvre du cinéma mexicain, Luis Buñuel livre une peinture cruelle de la jeunesse « oubliée » de la société et pointe ainsi ses imperfections, entre naturalisme sans concession et construction surréaliste du réel.

Au cœur même de la ville de Mexico se prépare la fête de l’Arbre de la Nuit triste. Faire mémoire avec les moyens d’aujourd’hui, tel est le but.

Los Reyes, c'est un skatepark en plein coeur de Santiago fréquenté par des jeunes du quartier. Mais "les rois" de ce parc, ce sont Chola et Fútbol, deux chiens. Errances, jeux, complicités, le film montre avec tendresse et humour le quotidien des deux chiens, pendant que, hors champ, l'univers des adolescents se dessine en creux. En apparence les conversations tournent autour du skate, de l’alcool, de la drogue ; mais rapidement, les discussions révèlent des préoccupations plus profondes sur leur avenir ou leurs relations avec leur famille.

En 1914, Pancho Villa passe un contrat avec la Mutual Film Company d'où sortira le film The Life of Pancho Villa dirigé par Griffith et où Villa joue son propre rôle ! Gregorio Rocha est parti à la recherche des bobines perdues de ce film mythique mêlant réalité et fiction à l'époque des naissances conjointes d'une nation mexicaine et d'un septième art à Hollywood. Une enquête fascinante !

Nuria, 12 ans, Fabio, 9 ans, et leur mère Amparo arrivent dans une petite île au milieu de l’Amazonie, à la frontière du Brésil, de la Colombie et du Pérou. Ils ont fui le conflit armé colombien, dans lequel leur père a disparu. Un jour, celui-ci réapparaît dans leur nouvelle maison. La famille est hantée par un étrange secret et découvre que l’île est peuplée de fantômes. Fable politique et fantastique en première internationale à la Quinzaine des Réalisateurs à Cannes en 2018.

Un jeune homme, Lucas, rend régulièrement visite à son grand-père las de son morne quotidien. Les téléphériques deviennent la métaphore d’un monde où les vies se croisent sans se rencontrer. Sélectionné au Festival Mar del Plata 2010 et Rotterdam 2011.

Dans les années 1920, des paysans se soulèvent contre un État mexicain fermement anticatholique : on les nomme les Cristeros. Alors que les forces s’épuisent et que le conflit armé touche à sa fin, les derniers Cristeros, échappant aux balles de leurs ennemis, suivent un long cheminement à travers des contrées désertes avec l'espoir de maintenir vif l'esprit de résistance. Événement historique qui s’est déroulé au Mexique de 1926 à 1929, la guerre des Cristeros (ou Cristiada) se situe dans le contexte d’un État en train de se définir, alors que les braises de la Révolution sont encore chaudes. Le cinéaste privilégie l’histoire individuelle de ces hommes portés et mus par leur foi, plutôt que de faire une reconstitution pédagogique. Le véritable voyage de ces hommes est intérieur, le film devenant un western métaphysique. Par ses partis-pris esthétiques faisant la part belle aux décors naturels et sa direction d’acteurs, le cinéaste réussit le pari de rendre compte de l’indicible.