La reina de Frías

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Note d'intention

La Reina de Frías est un projet qui a une signification très particulière pour moi. Ce film sera le premier d’une trilogie qui couvrira trois étapes de la vie de ma mère (Graciela dans cette histoire). Cette dernière est morte en 2008 du VIH, après avoir hérité du salon de coiffure de mon oncle, lui-même décédé des suites de ce même virus en 1998. Je pense qu’en m’inspirant de l’histoire tragique de ma mère, je peux créer un sujet de débat à une ère où le féminisme démantèle les institutions que nous connaissions

Synopsis

1970. Elsa (17 ans) travaille pour la famille Zurita comme employée de maison. Graciela (17 ans), la fille aînée, est sa meilleure amie. Toutes deux rêvent d’un avenir ensemble loin de ce village qui les étouffe. Mais lorsque tout le monde dort et qu’Elsa est seule, Don Zurita (48 ans), le père, entre dans sa chambre et la viole. Une nuit, Alonso (15 ans), le plus jeune des fils, est témoin des actes abominables de son père et dès qu’il en a l’occasion, il abuse d’elle à son tour. Elsa tombe enceinte et bien qu’elle essaie de le cacher, Graciela s’en rend compte. Ensemble, elles décident de chercher quelqu’un qui pourrait mettre fin à la grossesse. Graciela s’inscrit alors à l’élection de la reine des étudiants dans le but d’utiliser l’argent du prix pour payer l’opération. Doña Zurita (48 ans), la mère, découvre leurs projets et, se faisant passer pour une alliée, fera tout pour empêcher l’avortement et ainsi garder le bébé.

Concept visuel

La Reina de Frías se veut être un retour dans le passé qui dialogue avec le présent et qui veut mettre en évidence l’importance de la structure patriarcale dans nos cercles les plus intimes. Dans la lignée du mélodrame moderne, cette œuvre est centrée sur le jeu des acteur·rice·s, axe central de mise en scène filmique, et sur le portrait d’un village suffocant du nord de l’Argentine. Je prétends y examiner la famille en tant que première forme d’organisation sociale et qui est peut-être même l’origine de plusieurs – sinon de tous – tabous qui rongent notre existence en tant qu’individus.