Rio Turbio

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Note d'intention

Pour mon film Eva no duerme, j’ai réussi à réunir une équipe d’acteur·rice·s aux aptitudes exceptionnelles. Pour cette raison, je les ai rappelé·e·s et leur ai proposé de faire un film à l’exact opposé, où toutes les conditions seraient créées pour permettre leur immersion totale dans leurs personnages, dans les décors, en situation. Tout est concentré en deux plateaux et très peu de personnages. Et par-dessus tout, cette fois, « faire confiance à la confiance », en cette relation de confiance réciproque que nous avons générée, et qui est indispensable pour s’investir corps et âme.

Synopsis

Toute l’histoire se déroule au bord d’une rivière, loin de la civilisation. Walter attrape des truites pour se nourrir avec sa boîte de conserve, une cuillère et sa ligne. Yesi gagne sa vie en nettoyant les vêtements des voisins. Leur histoire d’amour est soudaine, franche dans son innocente violence. Ils volent du matériel de construction à leurs voisins et construisent une petite cahute en face de celle de Grerio, où ils s’étaient rencontrés. Progressivement, l’abjecte pauvreté transforme leur idylle en routine oppressante. L’été amène avec lui d’autres tentations. Greta, une routarde au look punk, plante sa tente de l’autre côté de la rivière. Blonde, attirante et libérée, elle bouleverse Walter et Yesi par sa simple présence. Walter est attiré par elle, et Yesi est jalouse. Greta voit en Yesi le prototype de la femme soumise et devient obsédée par l’idée de la libérer quoi qu’il arrive. Malentendus, violence et sexualité conduisent à des manifestations d’amour inattendues.

Concept visuel

Une mise en scène au service des acteurs. Deux caméras, portées à la main. Un format 4:3 qui permet de filmer des gros plans en champ contrechamp avec les deux caméras très proches du pivot des regards et sans aucun chevauchement. Lumière naturelle uniquement, on se sert de l’angle peu profond de la lumière à l’aube et au crépuscule, dû à la configuration unique de lumière que les montagnes escarpées de la zone de Bolson nous offrent. Il n’y a presque pas de dialogue. Il n’y a que ce qui est spontané et accidentel, pas de conversation. Des regards, des gestes, la musique et la nature. Cependant, ce n’est pas un film contemplatif. Au contraire, nous sommes au cœur de l’action.