EJÁ – Una mujer con una azada cava un agujero en el mar

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Note d'intention

J’ai grandi en voyant le conflit de ma famille avec la spiritualité. Des femmes « malchanceuses en amour » qui rêvaient d’un amant mais qui ont consacré leur vie à élever leurs enfants. Je m’intéresse au sacrifice que les femmes font depuis des années pour leur communauté. L’histoire de Naina est la mienne et celle de milliers de femmes brésiliennes. Je débats du colonialisme depuis la mer où les Africains étaient jetés et où les maladies arrivaient, tuant les indigènes. Ça a séparé des familles, y compris les femmes portugaises, dont les maris sont partis pour le « nouveau monde » sans revenir.

Synopsis

Naína est le propriétaire du seul bar de CHAGAS, une ville fictive où les Portugais ont posé la première croix de colonisation au Brésil. La ville paradisiaque est touchée par un mal étrange : les quelques hommes qui y naissent partent ou disparaissent tout simplement. Dirigé par des femmes, le village est menacé par la spéculation immobilière. Naina fait partie de la résistance. Lorsque son mari le pêcheur Aruã, un important activiste local disparait, quelque chose se brise. La mer avance et détruit les maisons. Deux biologistes étrangers arrivent pour enquêter sur un supposé empoisonnement des poissons. Au 7e jour de recherche de son mari, Naina est confrontée à son destin. Lors d’un rituel avec les vieilles femmes de la ville, elle découvre que le sort du village dépend de son sacrifice. Elle est enceinte d’un poisson et doit le donner aux eaux.

Concept visuel

Ejá.. raconte le retour à la maison. Son arc dramatique est la transe qui s’empare du corps de Naina. Son conflit se situe entre un passé colonial et un avenir ancestral. Inspiré par les cosmologies afro-brésiliennes et indigènes, je dialogue avec Barravento, premier long métrage de Glauber Rocha. Mes références sont : Mato seco em chamas d’Adirley Queiroz et Uncle Boommee d’Apichatpong, pour son approche des conflits socio-politiques à travers le réalisme magique.