Plata o Mierda

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Note d'intention

Mettre en scène cet échange m’intéresse, car c’est aussi inhabituel que nécessaire. Marcos et moi appartenons à différentes classes sociales, c’est un homme, je suis une femme, et dans l’absolu il est en prison et pas moi. Curieusement, nous délimitons le profil d’une société à laquelle nous appartenons, qui assigne à certains le rôle de sujet et à d’autres celui d’objet filmique. Ce film est aussi né du désir de bouleverser cette distribution habituelle des rôles qui transforme toute approche esthétique en question politique.

Synopsis

Marcos est incarcéré à Buenos Aires, en Argentine. En temps de pandémie, son bien le plus précieux est un téléphone portable que sa petite amie Sol a pu lui faire passer en prison. Grâce à lui, Marcos filme et m’envoie des vidéos. Ensemble, nous faisons ce film qui est son portrait, mais aussi le mien. A travers cet échange clandestin, Plata o Mierda raconte le quotidien de Marcos en prison et son histoire d’amour avec Sol. Une relation qui représente pour Marcos l’espoir d’une vie meilleure, pour laquelle il a fait le pari du tout ou rien. Alors, quand cette histoire d’amour se termine, Marcos devient un homme qui a tout perdu. Même la promesse d’un futur.

Concept visuel

Une grande diversité de supports et d’origines vont coexister dans ce film : films de famille en VHS, enregistrements de caméras de surveillance, extraits de journaux télévisés mais surtout les films provenant du téléphone portable du protagoniste. Notre objectif avec cette diversité de formats est de construire l’histoire sans hiérarchiser fermement les événements. Une histoire qui s’assemble comme un puzzle dont les pièces ne correspondent jamais tout à fait entre elles.