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Dans l'obscurité, élargir la palette chromatique...
La colère et les larmes le soir des résultats des élections brésiliennes en ce 7, puis ce 28 octobre.
Et immédiatement nous reviennent en mémoire les images de ces fictions et documentaires que nous montrons depuis 30 ans pour dénoncer, rappeler, ne pas oublier ce que furent les dictatures des années 70 et 80 en Amérique latine. Tant de douleurs privées et collectives, tant d'artistes qui rêvent, depuis, d'étayer les consciences avec leurs films.
Il y a deux ans, lors de Cinélatino, 29es Rencontres de Toulouse, nous avions programmé en compétition documentaire Sexo, pregações e política d’Aude Chevalier-Beaumel et Michael Gimenez : les documentaristes nous entraînaient dans le sillage du batelage politico-médiatique de quelques candidats à la tyrannie qui utilisaient sans vergogne la foi des Brésilien·nes pour promouvoir leur personne, leur compte en banque et quelques idées franchement scélérates. Principal protagoniste : Jair Bolsanaro. À ne pas rater pour comprendre les ressorts d'un vote où une partie du peuple choisit sa propre potence. Pas une première...
Ce dimanche 18 novembre, vous pourrez voir deux films qui interrogent l'acte de torture, tel qu'il fut pratiqué par les sbires de la dictature chilienne. Dans le cadre des dix ans de Latinodocs, Francisca Lucero, coordinatrice de la programmation documentaire pour Cinélatino, Rencontres de Toulouse, présentera à 20h son propre court-métrage Pisagua autour de souvenirs de militant·es torturé·es juste avant le renversement de Pinochet. Dans la même programmation, vous pourrez assister à un hommage à la militante brésilienne Marielle Franco.
El pacto de Adriana de Lissette Orozco sera projeté dans le cadre du Mois du documentaire à la Bibliothèque Cabanis à 15h, après avoir remporté plusieurs prix de la compétition documentaire de Cinélatino, 29es Rencontres de Toulouse. La réalisatrice y poursuit le fantôme vivant de sa tante, qu'elle soupçonne d'actes tortionnaires sous le régime de Pinochet.
Depuis deux ans, la production documentaire latino-américaine s'est de nouveau noircie après une courte phase d'exploration plus jubilatoire. Tout l'enjeu est de témoigner à la fois de sombres réalités et de ne pas réduire la polymorphie des Amériques latines aux cages dans lesquelles quelques soiffards de pouvoir veulent l'enfermer.
Pour en savoir plus :
- Article sur Cinémas d'Amérique latine... et bien plus encore sur Médiapart : Aude Chevalier-Beaumel et Michael Gimenez, "Sexo, pregações e política" de Cédric Lépine
- Bande annonce du film Sexo, pregações e política de Aude Chevalier-Beaumel et Michael Gimenez