La Tirisia de Jorge Pérez Solano

(Mexique 2014 · 1h50)
 

Dans le paysage aride de la Mixteca, une région du sud du Mexique, où les cactus phalliques dominent le paysage à perte de vue, deux femmes sont enceintes du même homme. Le poids de la communauté et des traditions pèse lourdement sur elles et elles devront choisir d’abandonner leurs bébés. Dans ce village isolé, la modernité est moquée avec l’intrusion d’une campagne électorale clownesque et dérisoire. Le réalisateur s’est inspiré de faits réels, des histoires des femmes forcées de choisir entre leur enfant et leur famille. L’armée barre les chemins, la guerre de la drogue flotte comme une menace ; les hommes partent gagner leur vie aux États-Unis. Le silence et la tristesse sont les armes des deux femmes pour ne pas succomber, pour refuser de faire semblant ; ellesrevendiquent le droit à l’émotion contre le masque social. Dans un pays sansnuances, où l’horizontalité des champsde sel affronte la verticalité des forêts de cactus, il semble qu’aucun compromis, qu’aucune issue ne soient possibles à qui enfreint les règles tacites. Poème triste et intimiste, peuplé de symboles, le film jette à nos regards une réalité bien inégalitaire et le silence crie la tirisia, tristesse éternelle.

M.F.G.

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