En parcourant le programme, j’ai observé qu’une presque dizaine de films avaient pour objet le cinéma : notre film, un film particulier, notes pour un film pour les titres les plus parlants. Je me suis demandé si le cinéma latino-américain contemporain surfait sur la vague actuelle du cinéma réflexif et si les cinéastes se contemplaient le nombril. Alors j’ai regardé les films.

Sur l’ensemble des films programmés à la 35e édition de Cinélatino, autant cette année que les dernières éditions du festival, on peut constater la présence d’une production cinématographique qui situe les spectateurs·trices dans des problématiques propres à ce qu’on connaît aujourd’hui comme l’Anthropocène.

Dans les années 1960, un cocktail de modernisme et de nationalisme. Le souffle novo.

Grace Passô est une actrice. Grace Passô est une dramaturge. Grace Passô est une réalisatrice. Grace Passô est une femme noire brésilienne. Elle est un corps, elle est une voix, comme le personnage principal de son film Vaga carne (2020), cette voix désincarnée qui prend possession d’un corps étranger, un corps féminin.

Toute jeune actrice, Manuela Martelli rayonne dans le film B-Happy de Gonzalo Justiniano (2003) où elle y interprète le rôle d’une jeune fille dont le monde s’écroule après la perte de sa famille et l’emprisonnement de son père. Le Festival de La Havane la découvre et lui octroie le Prix d’interprétation féminine. Elle, qui a étudié le théâtre à l’université, voit sa carrière prendre une grande ampleur dans le cinéma chilien.