L'édito du Président (2022)

Du plateau de tournage à la salle de projection, le cinéma est un processus long et complexe. Dans les pays frappés par l’épidémie, chacune de ces étapes a été affectée de façon distincte. Les contraintes sont bien sûr différentes entre les majors qui ont des réserves financières solides et les cinémas d’Art et Essai qui sont bien plus fragiles. Nous vérifions ces phénomènes partout dans le monde, mais en Amérique latine, du Mexique à la Patagonie, le constat est encore plus sévère, car toutes les filières du cinéma, précarisées, sont touchées.

 

La 34e édition de Cinélatino à Toulouse montre que des résistances se sont organisées pour le tournage de films de fiction, de documentaires, de courts-métrages, qui ont été programmés dans les différents festivals dédiés aux cinémas d’Amérique latine. Les circuits de distribution commerciale, plus frileux, ont pris moins de risques, même en Europe où pourtant une aide des pouvoirs publics a été accordée aux salles de cinéma.

 

Cette distribution, dans les pays latino-américains qui n’ont pas de tradition d'aides publiques et qui manquent de l'appui des ciné-clubs ou alternatifs comme les Cinémathèques ou les centres culturels, s'en est trouvée bouleversée. Dans tous ces pays, les réseaux de salles indépendantes ont beaucoup souffert de la crise sanitaire et certains seront contraints de mettre la clé sous la porte après deux ans de vie chaotique.

 

Pour toutes ces raisons, nous continuerons à maintenir nos efforts pour soutenir les cinémas d’Amérique latine, nous fêterons les 20 ans de Cinéma en Construction et les 30 ans de notre revue qui manifestent notre solidarité concrète pour que “Vive le Cinéma !”.

 

Francis Saint-Dizier, président de l’ARCALT.

 

 


CINÉLATINO EST ORGANISÉ SELON LES MESURES SANITAIRES EN VIGUEUR


 

L'ASSOCIATION RENCONTRES CINÉMAS D’AMÉRIQUE LATINE DE TOULOUSE (ARCALT)

“Les Rencontres ont été créées par un collectif d'associations de solidarité avec l'Amérique latine […]. La prise de conscience du danger que courent les cinémas latino-américains, née de contacts directs, a orienté la question de la solidarité en termes généraux vers une “solidarité cinématographique”. En 1991, le collectif décide de créer un organisme s'occupant spécifiquement du cinéma, l'ARCALT - Association des Rencontres Cinémas d'Amérique Latine de Toulouse - son objectif étant d'aider et de défendre les cinémas d’Amérique latine : mieux les faire connaître, diffuser et distribuer en France”. L'ARCALT est une association loi 1901 (extrait de “Films latino-américains, festivals français” d'Amanda Rueda in Caravelle n°83, p 98-99, Toulouse 2004). L'association organise depuis 1989 les Rencontres Cinémas d'Amérique Latine de Toulouse afin que se créent des liens entre les créateurs·trices latino-américain·es invité·es, le public, les professionnel·les et les médias. Les Rencontres sont devenues un lieu de débats, d'échanges et de découvertes. L'ARCALT publie depuis 1992 la revue Cinémas d'Amérique latine, l'unique revue au monde consacrée aux cinématographies latino-américaines. En 2002, elle crée avec le Festival de San Sebastián Cinéma en Construction, initiative qui vient en aide aux films latino-américains en difficulté à l'étape de la post-production. Depuis 2005, l’ARCALT organise aussi Cinéma en Développement, un espace de mise en réseau des professionnel·les européen·nes et latino-américain·nes. Enfin, depuis 2016, l’association distribue un programme de courts-métrages à l’intention du jeune public : Petites histoires d’Amérique latine.