Carmen

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Note d'intention

Un regard intérieur dans le mécanisme de domination de l’élite brésilienne par les yeux d’une femme dévastée par son cercle social durant la transition de la dictature à la démocratie dans les années 80, Carmen est un témoignage visuel sincère et honnête encore jamais vu dans le cinéma brésilien. L’élite brésilienne a été passée sous silence dans la nouvelle cinématographie de notre pays, contrairement à l’élite européenne, exhaustivement exposée et problématisée par des cinéastes tels que Jean Renoir, Antonioni et Lars Von Trier.

Synopsis

Carmen est un esprit libre enfermé dans un monde de manipulation et de mensonges. Derrière sa tendresse se cache la fureur d’un océan. Tel un oiseau rare enfermé dans une cage dorée, elle cherche un moyen d’en sortir au travers de cha­que rencontre qu’elle fait et que nous suivons durant ces douze heures : un homme de pouvoir avec qui elle entretient une affaire, un docteur qui la garde constamment anesthésiée, une femme insensée qui refuse d’ouvrir les yeux, un jeune garçon qui comme elle se sent étouffé et la personne qu’elle voit dans le miroir, mais qu’elle ne reconnaît plus.

Concept visuel

En suivant une femme de pouvoir ayant sombré dans le désespoir, le film propose une expérience sensorielle : être vivant et vigilant dans un environnement hautement toxique. La caméra sera avec elle tout au long du film alors qu’elle observe son amie déséquilibrée, le jeu de corruption, les nounous ségréguées et l’éducation d’un jeune garçon. L’objectif du film est de mettre en lumière la nature d’une élite qui semble “danser au dessus d’un volcan”, comme le disait Jean Renoir concernant l’élite française à part représentée dans son film La Règle du Jeu en 1939.