À gué

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Note d'intention

L’étang, la garrigue, la mer, la cité et la ville se mettent en tension. La terre versus l’eau. L’urbain versus la nature. L’étang est un horizon clos. Une masse sombre et menaçante. Sofia court mais ne sait pas nager. Je fais de cette lacune lacustre le stigmate de sa condition sociale. Symbolisant ce désir de mouvement, la course anime Sofia. Son énergie doit sortir, doit l’amener toujours plus loin du quartier, toujours plus loin de ce qu’on attend d’elle, toujours plus loin de sa condition.

Synopsis

Une vaste étendue d’eau entre terre et mer qui nourrit les fantasmes, un chemin qui en permettrait la traversée à gué, des plages, des fermes ostréicoles, des stations balnéaires et une cité qui tourne le dos à la ville. Sofia, 15 ans, habite la cité au bord de l’étang. Avec Shaynes, elles ont trouvé le prétexte de la course à pied pour être ensemble et découvrir d’autres lieux, loin du quartier. Quand son amie déménage pour suivre sa mère dans la banlieue huppée d’une grande ville, le regard de Sofia sur sa propre vie commence à s’aiguiser. Sa rencontre avec une bande de jeunes athlètes issus des beaux quartiers va lui laisser entrevoir une multitude de possibles.

Concept visuel

Nous sommes avec Sofia, je veux un film de l’intérieur, un film au plus proche des émotions et des sensations de mon héroïne. Je traduirai l’intériorité de Sofia en installant régulièrement des ambiances ouatées. Comme parfois dans les souvenirs ou les rêves, l’appréhension du temps devient étrange peu à peu. Dans cette chronologie incertaine, je jouerai avec une géographie indéterminée. Nous sommes perdu comme Sofia. Comme elle nous cherchons un chemin.