La rivière

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Note d'intention

La violence est omniprésente dans les séries, les jeux vidéos… Elle n’est pourtant pas celle dont je veux parler. Celle qui m’obsède c’est la violence cachée de ceux « qui nous aiment », qu’on reçoit en héritage. Celle qui semble incurable et qui se transmet de génération en génération. J’ai vécu plusieurs mois au Japon et j’ai été marquée par l’animisme dans le shintoïsme. Je veux raconter comment on peut, réellement, être sauvé par notre relation au vivant si on s’y abandonne entièrement.

Synopsis

Au coeur d’une nature sauvage, Brune (25) élève son fils Léo (8) chez sa mère. Son frère Alex (35) souffrant de psychose paranoïaque, est la figure paternelle. Brune se sent redevable aux yeux d’Alex dont les crises rythment le quotidien. Leur mère est perdue dans le déni. Ils vivent en clan, avec leurs propres règles. Brune a une relation animiste à la rivière qui coule au fond du jardin, y reste en apnée jusqu’à l’asphyxie. Elle partage avec Éli, un voisin, une attirance mutuelle et son désir l’envahit. Léo prend exemple sur Alex, il est mu par une agressivité grandissante qui fait entrevoir le pire à Brune. Un jour, alors qu’elle nage sous l’eau, Brune ne ressent plus le besoin de remonter à la surface. Ce lien cosmique à la rivière lui donne la force d’affronter son frère.

Concept visuel

Le corps occupe une place centrale dans mon travail. L’image de mes courts-métrages est sensorielle. J’aime tourner en extérieur. Je souhaite que la rivière soit un personnage en soi, elle sera le lieu de l’abandon, de la liberté. À la caméra, les plans dans l’eau, sa texture, l’incarneront. Il y a en Islande des lacs naturels où l’eau est chaude et comme du lait. S’y baigner a été pour moi une expérience mystique et poétique quasiment intra-utérine que j’aimerais retranscrire à l’image.