Nos défauts quotidiens

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Note d'intention

Il y a des années, j’ai travaillé à Santiago du Chili dans un centre commercial. J’y ai alors observé le propriétaire d’une petite boutique. Il nettoyait sa vitrine en attendant en silence la venue d’un quelconque client. Sa journée était lente, solitaire et inutile les jours où personne n’entrait. Des années plus tard, à Montpellier, mon travail m’amenait à nouveau dans des zones commerciales. J’y observais la même attente solitaire et résignée. Mais là, il s’agissait de prostituées.

Synopsis

Vincent, 55 ans, est propriétaire d’un magasin de photo dans un centre commercial. Fan de Salvatore Adamo, il a réservé un voyage qui doit l’amener dans les endroits mythiques de la carrière de son idole. Il n’a plus que deux semaines pour payer. Mais son commerce connait des difficultés. Un jour, Vincent est agressé dans le bus. Il est sauvé par Adela, 35 ans, prostituée d’origine nigérienne. Elle, pourtant habituée à se méfier des gens, baisse la garde avec lui. Va naître alors entre eux une histoire qui va les aider à cicatriser certaines de leurs blessures. Mais un jour, Adela est enlevée et violée. Pour qu’elle tente de recommencer une nouvelle vie loin de là, Vincent décide de lui donner l’argent économisé pour son voyage. Adela accepte et part. Vincent reste dans son magasin à écouter Adamo.

Concept visuel

La solitude des protagonistes va être reflétée par de grands espaces déserts: centres commerciaux à moitié vides, zones industrielles sans âme. Un univers inspiré des tableaux de Hopper. Puis l’histoire qui se construit entre eux va laisser moins de place à cet environnement, la caméra va se rapprocher, plus intime, se concentrer sur les corps. La musique de Salvatore Adamo traduira quant à elle, le regard de Vincent sur le monde : un mélange d’innocence et de romantisme, une sorte de légèreté grave.