Les premières minutes du film donnent le ton ; la deuxième séquence, en plongée zénithale, laisse entendre un rap contestataire opposé aux figures violentes de la société, telles que Leandro, policier et compagnon de Gal. Quelques plans suffisent à illustrer la pauvreté du milieu dans lequel Gal (la mère de Rihanna et Benin) doit vivre ou survivre, et non sans mal. L’éternel combat que mène la mère pour s’éloigner de l’emprise de Leandro est de chaque plan. La musique ne fait
que renforcer la puissance de cette femme. Les bruits ambiants de la ville participent à la tension latente du film et à son atmosphère inquiétante.
Un film qui, façon road movie, mise sur l’innocence de l’enfance pour échapper au thriller, personnifié par une figure patriarcale tyrannique. L’innocence, ou l’ignorance infantile, mène à une interrogation intéressante de Benin : « Les gens boivent vraiment autant de bière ? » Ce faisant, il critique Leandro et son alcoolisme qui le rend dangereux.
Il y a de ces scènes qui marquent un film, et le retour de celui qui inquiétait le récit jusque-là en est une. De suite, l’homme, obscène, exerce de nouveau l’emprise première. Il ne change pas et ne changera jamais.
Miguel Huet