Dix films ont été choisis parmi près de cinq cents propositions. Ils sont portés par des cinéastes issus de huit pays différents, allant des jeunes artistes émergents aux monuments du cinéma latino-américain. Certains récits donnent voix aux marginalisés. El canon nous confronte à notre regard posé sur le corps sculptural de Jean, et à la brutalité silencieuse
de son existence d’exclu. Dans un style quasi-documentaire, James nous présente un adolescent indigène face à la violence de la solitude urbaine et nous livre avec intensité, au moyen de cadrages forts, ses sentiments. Alors que dans un centre de désintoxication, Spiritum nous plonge, à la chaleur du grain d’une pellicule au format académique, au cœur des affres de Ramiro qui entame un voyage intérieur. De son côté, Afuera el mundo cae sobre mi cuerpo, nous dévoile la tension palpable d’une mère qui se bat pour sa fille. Et quand Lucrecia Martel fait sonner le téléphone, fait se mêler des voix, nous vacillons avec Patri, dans Camarera de piso. Avec malice, Bela LX-404 offre à Léa García, icône du cinéma novo, son ultime rôle au cinéma dans une comédie afrofuturiste. Tandis que Reinita nous partage, sur un ton doux-amer, le bonheur d’une aïeule alors qu’elle se prépare pour un événement spécial. Enfin, certains courts-métrages sondent le mystère, la poésie ou l’allégorie quand le monde se fait trop dur. Nuestra sombra saisit l’éclipse solaire alors que la forêt brûle, et nous place face à la fragilité des habitant·es grâce à une photographie vibrante et une trame sonore entêtante. Quant à Nostalgia de un corazón (aun) vivo, ce conte moderne coloré suit deux enfants traversant un désert hostile pour honorer les dernières volontés de leur père. Des rêves en bateaux papiers, dans un noir et blanc charbonneux, capte l’attente d’un père et sa fille et l’espoir ravivé par une cassette audio, fil ténu d’un amour lointain, écoutée en boucle.
Comité de sélection de la compétition court-métrage fiction