El tiempo va

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Note d'intention

Le récit se déroule dans un contexte d’émigrations de colombiens, en particulier depuis la ville dans laquelle j’ai grandi. Il plonge dans une époque de désillusions vis-à-vis des conséquences provoquées par le boom du narcotrafic des années 1990 pour une partie de la société et de notre entourage. Par ailleurs, il explore le point de vue des individus d’une diaspora de personnes âgées, où la douleur et la maladie s’entrelacent pour façonner l’identité de chacun par rapport au corps.

Synopsis

Francisco (70 ans) reçoit la visite de sa fille Julieta (40 ans), qui revient au pays après vingt ans d’absence. Leur relation s’est maintenue grâce à un passé idyllique, façonné par la distance et la solitude. Il ne reçoit d’elle que quelques appels occasionnels et un versement ponctuel, avec lequel il vit confortablement dans un quartier de classe moyenne de Cali. Cependant, les retrouvailles ne s’avèrent pas faciles. Ils sont à présent des inconnus l’un pour l’autre et leur improbable relation est mise en danger lorsque Francisco est victime d’un accident et que Julieta se voit obligée de prendre soin de son père, entraîné dans une série d’événements qui détériorent d’autant plus sa santé déjà précaire. Liés par l’adversité, père et fille tissent une relation de deux êtres en transit : un père qui perçoit la détérioration d’un corps qui semble vouloir l’abandonner et une fille qui se sent étrangère dans son propre pays.

Concept visuel

Pour moi, filmer la rencontre de deux personnages, c’est aussi construire un portrait de leurs solitudes, comprendre que l’on est seul même lorsque l’on apprécie la compagnie. Cette réflexion est le point de départ pour imaginer le film à l’écran autour de trois éléments que je cherche à explorer à travers le cinéma : le corps, les textures et le mouvement, considérant ce dernier comme un déplacement et une quiétude.