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Cinéma ABC
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Alfredo Espinoza dompta très vite le saxophone alto. Dans les années 60, il contribua à fonder le Porteña Jazz Band, dont il est toujours membre. Ce groupe de jazz New Orleans connut une renommée internationale des années 60 aux années 80.
Grâce à ce succès, Alfredo Espinoza partit en France où il joua avec plusieurs orchestres : Haricots Rouges Jazz Band, Pieds de Poule Jazz Band. Immédiatement, il se démarque des musiciens locaux par sa technique, son swing et ses spectaculaires solos. Ce talent l'amène à jouer dans d'importants circuits du jazz traditionnel européens, mais aussi africains. Il se fait des amis, des admirateurs et vit une époque heureuse de musique et de bohême. Il fut surnommé le "génie occulte du jazz chilien" en raison de la hauteur conjointe de son talent et de sa discrétion.
En 1980, il retourna au Chili et développa un jazz expérimental, qu'il avait déjà abordé à Paris, dans le groupe UV6 (Universidad Valparaiso). Un peu plus tard, il devint membre de la Retarguardia Jazz Band et de la Banda del jazz.
Il s’isole ensuite pendant une dizaine d’années dans sa ville natale, à Valparaiso. Cet isolement fait partie du mystère de Alfredo Espinoza et son retour sur scène laisse penser à une apparition mythique.
A partir de 2000, il enregistre plusieurs diques avec des quintets ou des quartets dont il fut le leader: Alfredo Espinoza y la Hot Swing Jazz Band, Jam session en el Club de Jazz. Aujourd'hui, il continue à enregistrer avec Giovanni Cultrera avec lequel il joue depuis presque trente ans, et se produit régulièrement au Meson Nerudiano de Santiago du Chili.
3 questions à Alfredo Espinoza…
Quels ont été vos débuts avec la musique ?
Petit, j’avais un harmonica et je jouais beaucoup de chansons chiliennes apprises par ma grand-mère. Quand j’avais 10 ans, un ami m’emmena chez son professeur de musique. Il m’apprit la technique instrumentale, le solfège et la clarinette. J’ai commencé à m’isoler de plus en plus, jusqu’à rester dans la salle de bain, seul endroit de la maison où je pouvais m’enfermer et rester seul avec ma clarinette. Ils se plaignaient tous du bruit, et sans cesse, j’étudiais. J’emmenais ma clarinette partout avec moi, même à l’école.
Vous vous trouvez semblable à Charlie Parker ?
Oui, mais on me compare aussi a Coleman Hawkins. J’ai toujours su que je n’allais jamais joué comme Charlie Parker parce que c’est un génie et que pour avoir le même son, il faut se joindre aux meilleurs jazzman du monde : Dizzie Gillespie à la trompette, Charles Mingus en contrebasse, Bud Powell au piano et Max Rouch sur la batterie. Ce quintet est inimitable. J’ai toujours été très honoré d’être comparé à Charlie Parker.
Pourquoi vous êtes-vous isolé ? Certains disent que vous étiez devenu fou.
Oui, on m’appelait « le fou ». J’ai toujours été bizarre. Mais ca ne m’a jamais dérangé. S’isoler du monde traditionnel c’est une folie pour la plupart des gens. Pour moi, non. On disait aussi que j’étais rebelle. Une fois, j’ai marché de Santiago jusqu'à Valparaiso parce que j’avais raté le bus. Je suis arrivé le lendemain.
En fait, durant cette période, je lisais beaucoup de livres : Kafka, Nietzsche, Shiller et de la philosophie hindoue. Je me suis créé mon propre refuge. J’aimais rester assis, seul, face à la mer.
Propos recueillis par Macarena Gallo.
Le Film Escape al Silencio, notas de vida de Alfredo Espinoza.
Un documentaire de Diego Pequeño
Synopsis: Au cours des années 70 Alfredo Espinoza arrive à Paris. Son talent hors pair le propulse sur la scene jazz parisienne et acquiert une renommée internationale. Sans raison claire, Alfredo revient au Chili vivre avec sa mère. loin de sa musique et des belles mélodies qui avaient enchanté tant de personnes de tant de pays différents.
Deux amis vivant en Europe tentent alors de le rencontrer et de l'aider dans cette époque obscure et silencieuse. A présent, dix ans plus tard, ils voyagent à Paris pour retrouver le mythe musical qui rôde, en France, autour de la figure d'Alfredo Espinoza.
Prix du Public FIDOCS 2010 Festival International de Documentaires de Santiago (Chili).
Chili ,2009 Durée: 1h30
Scénario: Ana Maria Lara Productrice éxécutive: Loreto Salinas.
Production générale: Jimena Saavedra Production: Zepe Films.
Contact: escapealsilencio@gmail.com
Le Concert Jazz
Alfredo Espinoza & le Quintet Boss Guero New Orleans Fiesta.
Michel "Boss" Queraud (trompette)
Francis Guero (trombone)
Jérôme Arlet (banjo)
Pierre-Luc Puig (contrebasse)
Jean-Luc Guiraud (batterie et au chant)
Les musiciens de ce quintet connaissent Alfredo Espinoza depuis sa période parisienne et ont joué avec lui à plusieurs reprises.
Michel "Boss" Queraud, leader du quintet est né à Bourges en 1946, sans doute avec un crayon à la main car il a toujours dessiné. Le jazz, il le découvre en 1960 en même temps que la clarinette. Premier instrument mais pas le dernier, car en 1969, il joue... de la trompette... à l'Alcaraz de Paris. Aujourd.hui, il passe de l'un à l'autre pour le plus grand bonheur de ceux qui l'écoutent. 1973, il intègre les « Haricots Rouges ». Il y restera 10 ans. Depuis, ce sont trente années de « dessin d'illustration » et de jazz classique avec pas mal de joyeux moments en compagnie de Clovis, François Rillac, le Vintage, et bien d'autres. Toulousain depuis 7 ans, il fait partie aujourd'hui du quintet de Marc Lafferrière. Personnage discret, chaleureux et bon vivant, musicien d'exception, prix de l'académie Sidney Bechet en 1976, illustrateur étonnant, il a, entre autres, à son actif quelques affiches du festijazz d'Houlgatte. Mais la célébrité de ce personnage anachronique ne s'arrête pas là car, dans la vitrine réservée à SATCHMO (Louis Armstrong) au « musée du Jazz New Orleans » à la Nouvelle Orléans, se trouve un buste en bronze signé de l'artiste Français Michel Boss Quéraud.