La danza de la realidad

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Date: 

Mercredi, 4 Septembre, 2013 - 12:00

De: 

Alejandro Jodorowsky

Pays: 

Chili

Distribution: 

Pathé

Absent au septième art depuis vingt-trois ans, le vieux judéo-sioux revient avec La Danza de la realidad (La Danse de la réalité), lançant à quatre-vingt-quatre printemps cette flèche tardive, trempée dans l'effervescent poison de son cœur et de sa mémoire intime... Il s'agit cette fois de sa propre histoire, ce qui ne contribue pas peu à rendre ce film le plus émouvant de tous ceux qu'il a commis. Quand bien même il parle de la réalité, ce roman de formation halluciné ne se prive pas de la faire danser. La part du fantasme s'y révèle aussi importante que celle du réel, Jodorowsky n'ayant jamais conçu que la vérité puisse s'énoncer hors de cette alliance... Galerie de monstres, parades douloureuses, abîmes de la subjectivité, grand cirque convulsé de l'Histoire : Jodorowsky ne quitte jamais vraiment la ligne de crête du cinéma visionnaire. L'homme multiplie Fellini par cent, et règle ses comptes avec son père en le faisant interpréter par son propre fils. C'est trop, bien sûr. Mais on le sent, cette fois, désireux d'un apaisement, d'une délivrance. Ils viennent à la fin du film, jetant une lumière tendre sur le sombre tumulte de sa création. Jacques Mandel baum, Le Monde.

Jodorowsky réussit son retour au cinéma en se penchant sur son enfance. Quelle est la part de vérité et de poésie dans ce récit initiatique baroque et flamboyant ? Peu importe, mais à voir ces clowns effrayants et la horde des mutilés de la mine qui hantent les rues de Tocopilla, la petite ville chilienne où il est né en 1929,  on découvre une source de son inspitation... La bonne idée est d’avoir choisi un filmage sobre et fluide au Steadicam, pour mieux mettre en valeur les délires représentés frontalement. Ph. R., Positif.