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DESTERRO de Maria Clara Escobar - Brésil, Argentine, Portugal - 2020 - 2h07
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Plans fixes
Une femme, un homme, un enfant. Les portes se ferment. Les personnages regardent vers l’extérieur. Laura et Israël sont prisonniers de l’image. Ils sont prisonniers des cadres, ce que Maria Clara Escobar rend sensible avec une composition rigoureuse, une photographie exigeante où chacun est à sa place, pris entre les murs, dans les nombreux surcadrages. Le film se construit en chapitres qui sont autant d’histoires d’une rencontre manquée pour raconter le drame de l’incommunicabilité. Le cadre se démultiplie alors pour donner à voir les inquiétudes, les turbulences de l’intime de manière parfois onirique, toujours métaphorique. La réalisatrice rend compte des silences et des non-dits pour « parler de choses qu’on n’arrive pas à désigner par un mot – parce qu’on ne les connaît pas encore ou parce qu’elles n’ont pas de nom*» Elle montre, en privilégiant les plans fixes, combien il est difficile d’être à sa place dans l’image et réussit à nous faire ressentir le déracinement, le « destierro ».
Loreleï Giraudot
*L’intégralité de l’entretien est disponible à l’adresse suivante :
http://www.lepolyester.com/entretien-avec-maria-clara-escobar/