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ENTRETIEN AVEC MATÍAS PIÑEIRO
Porter un autre regard, ailleurs et différent, telle est la voie choisie par le cinéaste argentin Matías Piñeiro, à la suite de Mariano Llinás et Maria Augusta Ramos dans Otra Mirada. Ce chemin est celui de l’indépendance, fût-elle économique.
Comment le financement de vos films est-il possible ?
Pour chaque film, c'est différent. Mes films existent tout d’abord grâce à une équipe qui décide de travailler au-delà des retours économiques, pour le soutien fondamental de certaines institutions – l'Université du Cinéma – et de certains festivals – Jeonju International Festival et le BAFICI – et par ma décision de dépenser mon argent personnel sur ma propre production.
Est-ce difficile de faire des films sans l’appui de l'INCAA* en Argentine ?
Je n'ai jamais produit mes films avec cet institut. Avec la distance, je vois que mes films n'étaient pas adaptés aux formes de production proposées par l'INCAA. Je n’ai jamais su m’accommoder ni au format de présentation des projets, ni aux exigences légales, ni aux accords syndicaux, ni aux temps nécessaires pour que les films existent comme ils le font habituellement.
Pour vous, qu'est-ce que la liberté en tant que cinéaste ?
La possibilité de continuer un tournage indéfiniment.
Comment définissez-vous l’indépendance au cinéma ?
Cela signifie un cinéma qui existe au-delà de tout. Un cinéma que personne n'a demandé et qui, pourtant et heureusement, existe. Quand les films sont bons et nombreux, ce cinéma montre peut-être que les moyens de production conventionnels sont en crise.
Cédric Lépine
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*Instituto Nacional de Cine y Artes Audiovisuales