Revue: Actualités

La nana de Sebastian Silva

(Chili, 2008, 1h35)
Avec : Catalina Saavedra, Claudia Claudia Celedón, Alejandro Goic
Distributeur : ASC
Film sélectionné à Cinéma en Construction

Raquel fête son anniversaire chez ses employeurs où elle travaille  comme bonne à tout faire depuis plus de vingt ans. Lorsque sa patronne lui annonce l’arrivée de Mercedes qui doit l’aider dans ses tâches, Raquel le prend très mal et commence à exercer une pression psychologique néfaste sur son entourage. Si Sebastián Silva avait déjà marqué les esprits avec son précédent film (La Vida me mata) La Nana a déjà remporté le prix du meilleur film étranger au festival de Sundance 2009. Le film pourrait se transformer en film d’épouvante, tant le parcours psychologique de Raquel devient oppressant. La savante mise en scène de Silva use de la claustrophobie pour filmer une maison de la haute société chilienne comme le labyrinthe de Minos : Raquel s’y est psychologiquement enfermée et le chemin pour en sortir sera difficile.

Grand Prix du Jury et prix d’interprétation féminine Festival de Sundance 2009. Prix du Public Festival Paris Cinéma 2009.

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  • Sortie le 21 octobre

Sin nombre de Cary Joji Fukunaga

(Mexique, 2009, 1h36)
Avec : Edgar Flores, Paulina Gaitan, Kristian Ferrer
Distributeur : Diaphana

Au Honduras, la jeune Sayra retrouve son père après une longue séparation. Elle va enfin réaliser son rêve, émigrer avec lui et son oncle aux Etats-Unis. Au Mexique, Casper est membre de la ‘ Mara ‘, l’un des terribles gangs d’Amérique Centrale. Pour venger la mort de sa fiancée, il tue un chef de bande et prend la fuite. Sur le toit du train qui file vers le Nord, entourés de centaines de candidats à l’émigration, Sayra et Casper se rencontrent. Il fuit son passé criminel, elle espère un avenir meilleur: parviendront-ils à échapper ensemble à leur destin et à franchir la frontière ? (source : allocine)

Prix du Jury à Deauville
Sin Nombre a reçu, ex-aequo avec Precious de Lee Daniels, le Prix du Jury lors de la 35ème édition du Festival de Deauville.

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  • Sortie le 28 octobre

Navidad de Sebastian Lelio

(Chili, 2009, 1h43)
Avec : Manuela Martelli, Diego Ruiz, Alicia Rodriguez
Distributeur : UFO

Alejandro et Aurora, un jeune couple de lycéens, quittent Santiago pour passer Noël dans la maison de famille d’Aurora. Au pied des Andes, les frustrations d’Alejandro, et les doutes d’Aurora sur son identité sexuelle provoquent des tensions. Les deux adolescents sont au bord de la rupture lorsqu’ils découvrent la présence d’une jeune fille : Alicia, une fragile adolescente de 16 ans qui s’est enfuie de chez elle. Réunis autour d’un arbre de Noël improvisé, Alejandro et Aurora sont fascinés par l’énigmatique Alicia qui devient peu à peu l’objet de leur désir. Alors qu’autour d’eux la ville célèbre Noël, ces trois orphelins vont vivre un singulier épisode amoureux et échapper à leur solitude.

Navidad sera programmé au cinéma ABC dès le 28 octobre

 

  • Sortie le 17 juin 2009

FAUSTA
de Claudia Llosa, Pérou, 2009
 

Ce film restera à l’affiche à Utopia Toulouse jusqu’au 7 juillet

 
+ d’infos sur :
www.cinemas-utopia.org/toulouse
www.jour2fete.com

 

 

 

 

Les premiers retours de la presse
Le Monde
Révélé à la presse jeudi matin, La Teta asustada (littéralement : la mamelle effrayée), deuxième long métrage de la Péruvienne Claudia Llosa, a fait soudainement souffler le vent de la liberté, du talent et de la beauté.
La trame est légère, le propos grave, l’inspiration magique. Tout commence par la mort d’une vieille femme chantant une chanson d’une atroce beauté : celle des femmes indiennes violées durant les violences qui opposèrent le gouvernement péruvien aux révolutionnaires du Sentier lumineux.
Les exactions perpétrées de part et d’autre, de 1980 à 2000, firent 70 000 morts au Pérou, touchant principalement les indigènes. Cette toile de fond, familière à chaque Péruvien, le film s’en dégage aussitôt pour mieux en suivre les effets à travers son personnage principal, Fausta, la fille de la mourante.

Jeune et belle, celle-ci est atteinte du mal que les indigènes ont baptisé par le nom qui donne son titre au film, et qui frappe les enfants allaités par des mères ayant subi dans leur chair la violence de ces terribles années.
Fausta, interprétée par la délicate et sublime Magaly Solier, [vit] dans un quartier misérable, en faisant des ménages chez une riche bourgeoise de la ville, concertiste réputée qui lui vole ses chansons et son âme. Sujette aux évanouissements incessants, terrifiée par la vie et par les hommes, cette beauté farouche développe aussi dans son utérus des excroissances qui évoquent des tubercules de pomme de terre.
Sans aller plus avant dans la description de l’histoire, on tient ici ce que ce film a de plus précieux : sa manière de mélanger le grotesque au tragique, la beauté à la cruauté, la poésie à l’obscénité. Entre le cadavre pourrissant de la mère et la joyeuse industrie du mariage qui sert de gagne-pain à la famille de Fausta, autant dire qu’on navigue ici, à la fois médusés et éblouis, en pleine monstruosité latino-américaine.
Claudia Llosa, la réalisatrice, née en 1976 à Lima, est la nièce de l’écrivain Mario Vargas Llosa, et a connu un beau succès d’estime avec son précédent film, Madeinusa, distribué en France en 2006.
Il faut impérativement retenir son nom, et inscrire désormais grâce à elle le Pérou sur la liste florissante de ce jeune cinéma d’Amérique latine qui se confronte, de film en film, à la question de l’aliénation.

Jacques Mandelbaum
 

 

L’ARCALT (Association Rencontres Cinémas d’Amérique Latine de Toulouse) a le plaisir de vous annoncer la sortie d’une comédie … presque romantique de Victoria Galardi et Martín Carranza (Argentine)
Le 8 juillet 2009

Amorosa Soledad avec Inés Efron

« La plus belle histoire d’amour … c’est la prochaine .. »

Ce film a été sélectionné par Cinéma en Construction
en mars 2007. CC

site : www.chrysalis-films.com/amorosa
interwiew avec Ines Effron : www.chrysalis-films.com

 

Interview de Victoria Galardi
(réalisatrice)

Comment cette histoire vous est-elle venue à l’esprit ?
Tout a commencé avec une séparation, il y a six ans. J’étais effondrée et j’avais le même âge qu’Inès Efron
aujourd’hui. Après quelque temps, j’ai commencé à m’amuser de la situation pathétique que je traversais.
J’ai donc commencé à écrire un scénario. Toutefois, cela ne suffisait pas pour faire une histoire. J’ai donc modifié
quelques détails pour rendre le film plus intéressant et prendre de la distance par rapport à mon histoire
personnelle. Par exemple, Soledad déclare vouloir rester seule pendant trois ans, ça n’a jamais été mon cas. Mais
je sais ce que l’on ressent quand on recommence une histoire après une séparation.

Comment avez-vous créé le personnage principal ?
Soledad n’a pas obtenu de diplôme. Elle aime l’art, elle a du goût, mais n’a eu ni la volonté, ni la force, ni la
confiance en elle pour se lancer dans de brillantes études. Elle a certainement abandonné une école d’architecture
en cours de route et ouvert une boutique de décoration d’intérieur avec deux amis. Comme moi, les personnes
qui ont fait des écoles prestigieuses l’impressionnent et lui font même un peu peur…

Pourquoi avoir choisi Inès Efron pour le rôle principal ?
Après un très long casting, Inès s’est révélée être la meilleure, de loin. Nous craignions qu’elle ne paraisse un
peu trop jeune pour cette histoire, mais elle a interprété le rôle à la perfection.

D’où viennent toutes ces situations comiques ?
Et bien j’ai choisi de rendre Soledad un petit peu hypocondriaque sur les bords! Je suis assez coutumière
du fait… Je me souviens que j’allais à l’hôpital dès que je ne me sentais pas très bien, même s’il n’y avait aucun
caractère d’urgence. Je ne croyais jamais ce que disaient les médecins, et finissais chaque fois par me rendre chez
mon médecin de famille. Dans le film, Soledad se retrouve chez son pédiatre, dans une salle d’attente pleine de
bébés et de jouets. Quand nous avons tourné ces scènes, nous ne pensions pas qu’elles seraient si drôles. Une bonne
surprise donc. Je réalise enfin que le monde est plein d’hypocondriaques ! Nous avons toutefois demandé à
Inès Efron de ne pas prendre ces scènes à la légère car le personnage souffre vraiment de sa solitude et croit
sincèrement être atteint d’une maladie. Je crois que Woody Allen a raison quand il dit « Comedy is tragedy plus
time » «(une comédie c’est une tragédie plus du temps). Quand j’ai commencé à écrire le scénario, je trouvais ma
vie totalement tragique.

Avez-vous été influencée par d’autres films parlant de séparations ?
C’est « à cause » de Woody Allen que j’ai voulu être réalisatrice. Ses films tournent souvent autour d’une
séparation : Annie Hall, Maris et femmes… J’ai aussi beaucoup regardé Punch Drunk Love de Paul Thomas
Anderson. Le ton de Amorosa Soledad est totalement différent mais nous avons pris le film d’Anderson comme
exemple. Le fabuleux destin d’Amélie Poulain nous a également servi de référence, pas tant pour le scénario
que pour les mouvements de caméra et certains choix esthétiques.

Pourquoi avoir choisi Fabian Vena pour jouer le rôle de son nouvel amoureux ?
Nous cherchions un couple peu conventionnel – deux personnes qu’on ne pourrait jamais imaginer ensemble.
Nous ne voulions pas d’un magnifique jeune homme qui arrête les femmes dans la rue et leur demande leur
numéro de téléphone. Le personnage de Fabian Vena est plus âgé, il a de l’expérience, travaille dur. Tout le
contraire de Nicolas, l’ex de Soledad.

Pourquoi avoir choisi de co-réaliser le film ?
Amorosa Soledad est mon premier film en tant que réalisatrice. Je voulais travailler avec une autre personne
pour partager mes responsabilités et mes craintes. Hernan Masaluppi (le producteur) m’a présenté Martin Carranza
et nous avons commencé à travailler ensemble. Le tournage a duré cinq semaines, nous n’avions pas un
gros budget mais le fait que ce soit une comédie m’a tout de suite détendue.

Votre prochain film sera une autre comédie romantique ?
J’ai déjà écrit un nouveau scénario que je vais essayer de tourner avant la fin de l’année. C’est une comédie
dramatique sur des problèmes de famille qui se passe à San Martin des Andes.