El mar

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Note d'intention

El Mar est basé sur un film du même nom tourné à Cuba en 1965, une œuvre censurée, aujourd’hui considérée comme perdue. Notre projet, qui implique la reconstruction de cette œuvre fantôme, est un travail sur le retour du passé et les traumatismes refoulés, sur la façon dont les souvenirs nous définissent constamment. Pour mes personnages, récupérer les images d’un film qui n’existe pas devient une bouée dans l’angoisse de l’exil, un exercice d’imagination qui évoque la présence du pays perdu.

Synopsis

Madrid, futur proche. Vicente, un acteur cubain octogénaire, veut retrouver ses souvenirs de El Mar, le dernier film dans lequel il a joué sur l’île il y a soixante ans, avant de s’exiler. Ce film, une histoire d’amour sur fond de crise des missiles, a été censuré et détruit pour des raisons politiques. Pour réaliser son vœu, Vicente utilise le Noumeno, une machine qui transforme les souvenirs refoulés en séquences d’images animées. L’appareil clandestin, caché dans le sous-sol d’une boutique d’appels en ruine, est utilisé par plusieurs migrants vivant dans la ville. Au cours de ce processus, Vicente est accompagné de sa petite-fille Mariana, une jeune étudiante en botanique qui ne connaît pas le pays de son grand-père. Ensemble, ils plongent dans une époque troublée et révolue.

Concept visuel

El Mar est divisé en deux univers narratifs très différents : la trame principale, qui mêle un drame familial à des éléments de science-fiction, influencée par des auteurs tels que Tsai Ming-liang et Apichatpong Weerasethakul ; et les séquences recréées du film perdu, dont l’esthétique répond au cinéma moderniste des années 1960 (Resnais, Varda et Antonioni). Sa structure, qui imite les mécanismes de la mémoire, alternera des séquences numériques aux tons froids et des scènes en noir et blanc sur celluloïd.