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- 30èmes rencontres (2018)
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Découvrez les 7 longs-métrages de fiction choisis en compétition pour la 30e édition de Cinélatino !
AZOUGUE NAZARÉ
de Tiago MELO (Brésil | 2018 | 1h20)
Au Brésil, dans l'État de Pernambuco, deux camps s'affrontent sur le plan spirituel et sur celui de la représentation : les défenseurs de la tradition Maracatu, dont les jeunes se distinguent en joutes verbales en préparation du carnaval et les nombreux fidèles de la toujours plus puissante, stricte et rigide Église évangélique. Jusqu'à ce que des événements étranges aient lieu aux abords de la ville. Gagnant du Prix Bright Future du Festival de Rotterdam, ce premier film réalisé par Tiago Melo, (coproducteur d'Aquarius de Kleber Mendonça Filho), enchante par son naturel – les scènes de carnaval et de chants sont d'autant plus authentiques que les acteurs sont de vrais membres d'un groupe de Maracatu – son énergie, mais aussi par son audace scénaristique puisque la veine documentaire se mêle au fantastique. En savoir plus
CABROS DE MIERDA - SALES GOSSES
de Gonzalo JUSTINIANO (Chili | 2017 | 2h04)
À Santiago du Chili dans le quartier populaire de “La Victoria”, en 1983, la lutte contre la dictature de Pinochet reste d’actualité. Gladys, une jeune femme décidée et courageuse, y participe activement tout en s’occupant de sa mère, de sa petite fille et de Vladi un petit garçon éveillé mais un peu collant (un cabro de mierda) dont le père a disparu, comme beaucoup d’hommes. Cette petite famille très unie va accueillir Samuel, un évangéliste américain chargé d’apporter foi et réconfort auprès de ces “déshérités”. Gonzalo Justiniano filme une petite communauté de gens simples dans leur vie quotidienne et militante s’inspirant d’un documentaire qu’il a tourné au même endroit en 1983. Les moments de bonheur côtoient les tragédies dues à la répression mais il y a de l’espoir. Comme cette histoire, le cinéma de Justiniano reste vivant et direct, près des personnages qu’il affectionne et du quartier qu’il balaye en grands plans larges. En savoir plus
CANDELARIA
de Jhonny HENDRIX HINESTROZA (Colombie - Allemagne - Norvège - Argentine - Cuba | 2017 | 1h27)
andelaria et son mari Víctor Hugo sont noirs et septuagénaires. Ils vivent dignement mais difficilement dans un quartier très délabré de La Havane de la Periode spéciale qui, dans les années 1990, a plongé Cuba dans la pénurie après la chute du bloc soviétique. Pour survivre, Candelaria chante dans un bar et Víctor Hugo trafique un peu. Jhonny Hendrix Hinestroza a déjà abordé avec Chocó la difficulté d’être femme et noire dans la Colombie rurale où il vit. Dans Candelaria, tourné à Cuba, il adopte un ton plus délicat et léger, non dénué d’humour, surtout quand il met en scène la sexualité. Le jury de la Journée des Auteurs du dernier festival de Venise l’a couronné du Premier prix, lui reconnaissant entre autres son intelligent message social, son esthétique visuelle, sa chaude palette de couleurs latines, la qualité de ses acteurs. Ce projet est accompagné par Cinélatino dans le cadre d'un atelier au Venezuela. En savoir plus
EL SILENCIO DEL VIENTO - LE SILENCE DU VENT
de Álvaro APONTE-CENTENO (Porto Rico | 2017 | 1h24)
Rafito et sa soeur Kairana abritent pour un temps des immigrants passant irrégulièrement, par la mer, de la République Dominicaine vers Porto Rico. Ce trafic rémunéré n’est pas sans danger et Kairana est mystérieusement assassinée. Rafito doit alors se “débarrasser” seul d’un groupe d’hommes en détresse récemment accueillis et s’occuper de sa fille et de sa mère qui vivent, avec lui, la douloureuse perte de Kairana. Álvaro Aponte-Centeno réalise, dans son Porto Rico natal, son premier film marqué par le deuil et la fatalité. Ses prises de vues, à la fois sombres quand elles suivent Rafito dans ses tractations et apaisées lorsque Rafito se montre un père (ou un fils) aimant et attentionné, s’enfoncent dans des espaces intérieurs ou extérieurs magnifiquement filmés. Renforcées par une bande-son très élaborée, elles permettent au film de dépasser le cadre documentaire d’une dure réalité sociale et familiale et d’en faire une longue et douloureuse méditation. En savoir plus
MATAR A JESÚS - TUER JÉSUS
de Laura MORA (Colombie - Argentine | 2017 | 1h35)
Inspiré par une tragédie autobiographique, ce premier film impressionant de maturité aborde le désir de vengeance qui envahit Paula, jeune étudiante, après qu'elle a été témoin de l’assassinat de son père, professeur à l’université de Medellín. Deux mois après, alors que l’enquête officielle est déjà classée, Paula croise le sicario exécuteur, Jesús. Cette rencontre avec l’assassin, la relation qui se noue entre eux et la possibilité de se venger s’ouvrent à un questionnement sur l’exclusion, les limites de l’humain et la difficulté du passage à l’acte qui va perpétuer la violence ou la nécessité de résister et de reconnaître en l’autre une partie d’humanité, peut-être aussi une victime. Laura Mora a pour référence le style néoréaliste de son aîné Víctor Gaviria et a opté pour des acteurs non professionnels. Ils apportent le sceau de l’authenticité à ce film qui aborde la question universelle de la justice, à travers la complexité des problèmes posés à un pays pour sortir d’une longue histoire de violences qui a marqué les esprits et les consciences. En savoir plus
MORMAÇO - ÉTOUFFANT
de Marina MELIANDE (Brésil | 2017 | 1h34)
Alors que les Jeux Olympiques de Rio de 2016 se préparent, Ana, avocate d'habitants menacés d'expropriation à cause des Jeux se retrouve elle aussi menacée d'expulsion. Faisant partie des derniers locataires de son immeuble, elle découvre un jour de curieuses taches sur son corps. Progressivement, elle va se mettre au diapason de cette ville qui mute et se liquéfie dans la chaleur implacable de cet été. Marina Meliande, monteuse de métier, mais aussi artiste vidéaste (elle a été résidente à l'école du Fresnoy à Tourcoing), a déjà coréalisé plusieurs films avec Felipe Bragança (Nao devoreu meu coração, en compétition Cinélatino 2017). Mormaço a été écrit dans le cadre de la Cinéfondation de Cannes. Pour faire sentir les profonds changements récents subis par sa ville, elle manie ici avec dextérité et brio, réalité sociale et réalisme magique. En savoir plus
PRINCESITA - PETITE PRINCESSE
de Marialy RIVAS (Chili - Argentine - Espagne | 2017 | 1h18)
Quand le film commence, on croit être dans un paradis. Tout est beau, les paysages, les personnages et semble-t-il, les relations entre les êtres… Et puis, insidieusement, on comprend que cet homme attentionné que l'on croyait être le père de la jeune Tami, est en fait le leader d'une secte, basée dans le sud du Chili. Le doute s'immisce dans la tête de Tami, 11 ans, quand Miguel la choisit comme l'élue digne d'être mère de son enfant. On pense à Sofia Coppola, dans l'esthétique brillante – le chef opérateur, Sergio Armstrong a déjà été remarqué sur les films de Pablo Larraín (No, Neruda...) - et l'attention portée à ses protagonistes. La réalisatrice, dont c'est le deuxième film après Joven y alocada, démontre son habileté à installer une ambiance de plus en plus inquiétante et à diriger ses acteurs, tout en dénonçant les dérives sectaires, très présentes dans son pays. En savoir plus
SEVERINA
de Felipe HIRSCH (Brésil - Uruguay | 2017 | 1h43)
Deuxième film du Brésilien Felipe Hirsch, entièrement filmé en Uruguay, en espagnol, avec des acteurs argentins dont Javier Drolas (Medianeras), brésiliens, uruguayens et chiliens de l’envergure d’Alfredo Castro et Daniel Hendler. Ce film multinational latino-américain est une adaptation d’un conte de l’écrivain guatémaltèque Rodrigo Rey Rosa. Dans cet opus très singulier au parfum littéraire, un libraire qui s’essaie à l’écriture entre dans un rapport obsessionnel à une jeune fille énigmatique et mystérieuse, Ana (la belle Carla Quevedo) voleuse de livres, qui visite régulièrement sa librairie. Parce qu’elle fréquente aussi d’autres librairies de la ville et vit avec un homme plus âgé aussi déroutant qu’elle, le libraire va entrer dans une sorte de délire amoureux. Un film très délicat et émouvant sur l’amour des livres et les univers sur lesquels il s’ouvre par glissements entre rationnel et imaginaire, fiction et réalité. De cette étrangeté naît la poésie de ce film, onirique et intemporel. En savoir plus
SINFONÍA PARA ANA - SYMPHONIE POUR ANA
de Virna MOLINA et Ernesto ARDITO (Argentine | 2017 | 1h59)
L’amour et l’engagement politique dans le très traditionnel Collège National de Buenos Aires où un groupe d’étudiants milite contre une répression de plus en plus manifeste, prélude à la dictature militaire. Dans un contexte de violence politique et de terreur, du haut de ses 15 ans, elle devra lutter pour ne pas renoncer à ceux qu’elle aime et pour sa propre vie. Adapté du roman de Gaby Meik, ce premier film de fiction de deux documentaristes attachés à traiter la mémoire de cette période obscure nous invite à un regard intime et incarné, à une esthétique du souvenir très documentée, qui donnent chair aux émotions. En savoir plus
TEMPORADA DE CAZA - SAISON DE CHASSE
de Natalia GARAGIOLA (Argentine - États-Unis - Allemagne - France - Qatar | 2017 | 1h48)
Après la mort de sa mère Nahuel, qui vivait avec elle et son compagnon à Buenos Aires, doit rejoindre son père biologique qu’il n’a pas revu depuis une dizaine d’années, dans un petit village de Patagonie entre forêts et montagnes. Cet adolescent tourmenté par le travail de deuil, la colère et la rage, réagit violemment à cet exil forcé au sein d’une famille recomposée, dans une région au rude climat, où il devra se confronter aux uns et aux autres, mais aussi à lui-même et à sa propre capacité à aimer. Très maîtrisé, ce premier film d’une jeune réalisatrice opte pour un récit sobre, mesuré, sans fioritures ni redondances, sur la difficile construction du lien père-fils, sorte de rite de passage, quand l’un et l’autre se connaissent à peine et ont vécu de façon très différente. En contrepoint au conflit familial, la réalisatrice nous introduit au monde des adolescents de ces contrées où Nahuel trouve refuge. En savoir plus
ZAMA
de Lucrecia MARTEL (Argentine - Brésil - Espagne - France - Mexique - États-Unis - Pays-Bas - Portugal | 2017 | 1h55)
Diego de Zama est un obscur magistrat de la Couronne d’Espagne en fonction dans une colonie lointaine d’Amérique latine à la fin du XVIIIe siècle. Il côtoie le gouverneur, une comtesse mais est toujours l’objet de moqueries ou de vexations de leur part tout comme de la part de sa maîtresse ou de subalternes. Adapté du roman éponyme de l’écrivain argentin Antonio di Benedetto, Zama est un film d’époque. Lucrecia Martel, primée à Cinélatino pour son premier film La Ciénaga, ne s’attache pas à un point de vue purement historique. Elle juxtapose plutôt de manière non linéaire des scènes qui laissent le spectateur un moment dérouté mais finalement subjugué. En effet, sa mise en scène est aussi à l’aise dans des lieux clos que dans des grands espaces, parfois douce et enveloppante parfois hachée presque brutale ; ses images sont somptueusement cadrées, aux couleurs appuyées ; sa direction d’acteurs est très exigeante quant à leurs gestes et leurs regards. En savoir plus
SERGIO & SERGUÉI
de Ernesto DARANAS SERRANO (Espagne - Cuba - États-Unis | 2017 | 1h33)
Nous sommes en 1991, l’URSS se décompose et abandonne Cuba à son sort. Une grande crise économique sévit alors dans l’île. Dans ce contexte difficile, Sergio, radio amateur et professeur de marxisme, cherche à redonner sens à sa vie. Parallèlement, Serguéi, le dernier cosmonaute soviétique, a été délaissé et livré à lui-même, dans l’espace. Grâce à leur radio, tous deux entrent par hasard en communication et Sergio, bien que sous surveillance, va essayer d’aider Serguéi à regagner la terre. Dans l’adversité, ils se lieront d’une amitié qui va les aider à survivre. Le concours d’une radio amateur étasunienne renforce l’idée que l’amitié est un pont essentiel au-delà des frontières idéologiques. Traité avec humour, dans la tradition de la comédie cubaine qui ne manque pas d’égratigner le système en vigueur à Cuba, cette sorte de fable évoque l’isolement et l’angoisse vécue par les Cubains dans cette période très “spéciale”, dont les effets se prolongent encore de nos jours. En savoir plus
Découvrez les deux programmes de 5 courts-métrages de fiction en compétition !
PROGRAMME 1
PEÑAS - FALAISES de Sheila ALTAMIRANO (Mexique | 2017 | 0h25)
LA DUDA - LE DOUTE de Juan CÁCERES (Chili | 2017 | 0h09)
LO QUE NO SE DICE BAJO EL SOL - CE QUI NE SE DIT PAS SOUS LE SOLEIL de Eduardo ESQUIVEL (Mexique | 2017 | 0h15)
HOMBRE - HOMME de Juan Pablo ARIAS MUÑOZ (Chili | 2017 | 0h21)
APENAS O QUE VOCÊ PRECISA SABER SOBRE MIM - JUSTE CE QUE VOUS DEVEZ SAVOIR SUR MOI de Maria Augusta V. NUNES (Brésil | 2017 | 0h15)
PROGRAMME 2
FANTASMA CIDADE FANTASMA - FANTÔME VILLE FANTÔME de Pedro B. et Amanda DEVULSKY (Brésil | 2016 | 0h13)
TIERRA MOJADA - TERRE HUMIDE de Juan Sebastián MESA (Colombie | 2017 | 0h17)
DEUSA de Bruna CALLEGARI (Brésil | 2016 | 0h18)
A PASSAGEM DO COMETA- LE PASSAGE DE LA COMÈTE de Juliana ROJAS (Brésil | 2017 | 0h20)
DAMIANA de Andrés RAMÍREZ PULIDO (Colombie - Brésil | 2017 | 0h14)