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L'ARCALT adhère au Carrefour des festivals depuis un an et soutient l'initiave qu'il mène actuellement avec l'envoi d'un courrier collectif adressé à Madame la Ministre de la Culture en date du 10 novembre 2017.
Signataires : ACAP - Pôle régional image • ACID – Association du cinéma indépendant pour sa diffusion • ACOR – Association des cinémas de l’ouest pour la recherche • ACRIF – Association des cinémas de recherche d’Ile de France • AFCA – Association française du cinéma d’animation • AFCAE - Association française des cinémas d'art et essai • L'agence du court métrage • Carrefour des festivals • Documentaire sur grand écran • Les enfants de cinéma • GNCR – Groupement national des cinémas de recherche • Images en bibliothèque • La Maison du film • Sauve qui peut le court métrage • SPI – Syndicat des producteurs indépendants • SRF – Société des réalisateurs de films
Madame la Ministre,
Nous avons l’honneur de solliciter un rendez-vous, d’autant plus rapide que les échéances sont immédiates.
Nous avons en effet appris la récente décision du Ministère de la culture de cesser dès 2018 de soutenir directement les actions cinéma jusqu’alors financées sur le programme 334, pour un transfert immédiat au CNC sur ses crédits.
Cet arbitrage a provoqué la surprise : il nourrit, partout en France, une incertitude et une inquiétude d’autant plus vives que ce transfert survient alors que le CNC venait d’annoncer aux associations déjà placées sous sa tutelle un risque problématique de baisses significatives de son accompagnement en 2018.
Parallèlement à ces questions financières, les modalités d'expertise desdites actions ne sont absolument pas définies. À ce titre, nous estimons que les DRAC, à travers leurs conseillers cinéma, représentent des partenaires privilégiés expérimentés et éclairés, sur lesquels il convient de s'appuyer.
Vous le savez, les porteurs de projets – qu’il s’agisse de festivals, d’associations territoriales de salles de cinéma ou d’associations de programmation et d’éducation populaire, etc. – jouent un rôle décisif dans l’aménagement culturel des territoires et dans l'éducation à l'image.
C’est au bénéfice de nombreux spectateurs et de l’ensemble de la filière que ces structures sont pleinement engagées dans la diversité culturelle et promeuvent et exposent par exemple – et souvent avec l’implication des auteurs – le documentaire de création, le patrimoine, le cinéma d’animation, les courts métrages, les cinématographies peu diffusées… Autant d’actions qui représentent en outre un véritable enjeu économique et contribuent directement à la diversité et la vitalité de l’exceptionnel parc de salles français.
Les associations de la diffusion et de l’action culturelle cinématographique et audiovisuelle ont par ailleurs en commun d’être des rouages essentiels de l’éducation à l’image au plus près des publics. Nous nous réjouissons de l'annonce de votre priorité donnée à l'éducation artistique. En revanche, il nous apparaîtrait pour le moins paradoxal que, dans le domaine du cinéma, ceux qui en sont les premiers opérateurs et relais sur le terrain soient parallèlement affaiblis et voient leurs actions de diffusion menacées. Nous souhaitons aussi attirer votre attention sur la fragilisation du travail associatif (maillage du territoire, accessibilité des publics à une diffusion culturelle de qualité) provoquée par le brutal ajournement des "emplois aidés" dans le secteur non marchand.
A nos yeux, dix ans après une première vague de transfert des crédits déconcentrés du ministère vers le CNC, et alors qu’une nouvelle génération de conventions triennales entre l’Etat et les Régions voit le jour cette année, il est essentiel que cette nouvelle étape soit enfin l’occasion de consolider le champ de la diffusion et de l’action culturelle cinématographique et audiovisuelle et de fixer les modalités d'une pérennisation de son financement.
Dans l’attente, nous vous prions de recevoir, Madame la Ministre, nos plus respectueuses salutations.