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Les "Saviez-vous que ?" vous donnent des éclairages sur le cinéma latino-américain et leur développement, les festivals, l'industrie et le développement cinématographique, la fabrication des films, la production, la diffusion... Autant de pépites issues de notre revue Cinémas d'Amérique latine que vous ne trouverez pas ailleurs !
Festival, festivals
Industrie et développement cinématographiques
Développement du cinéma populaire, itinérant…
Fabrication du film - Montage
Production - Diffusion
Femmes et cinéma
Festival festivals
Saviez-vous qu’un bon sous-titrage présente des contraintes à respecter afin de tendre vers “l’harmonie entre image, son et parole” ? “La vitesse de lecture moyenne est estimée entre 12 et 15 caractères par seconde, ce qui implique l’omission d’éléments du message original [...] puisqu’il faut respecter l’espace disponible à l’écran (qui varie généralement entre 32 et 40 caractères par ligne, sur un maximum de deux lignes.)”
“L’adaptation pour le sous-titrage”, Pascaline Rosnet. Revue Cinémas d’Amérique Latine n°20, 2012, p. 75.
Saviez-vous que le rôle initial des festivals de cinéma, qui est de montrer aux publics des films, s’élargit aujourd’hui? Ces manifestations tiennent parfois une place importante dans le domaine de la production et deviennent ainsi des soutiens importants à la création cinématographique. La mise en place de nouvelles sections, comme “Cinéma en Construction” (depuis 2002) à Cinélatino par exemple, favorise alors l’éclosion de films dits fragiles. Ces initiatives tendent alors à promouvoir une certaine diversité et richesse cinématographique.
“Le circuit de financement des cinémas latino-américains” de Minerva Campos. Revue Cinémas d’Amérique Latine n°20, 2012, p.181.
Saviez-vous qu’on pouvait lire en exergue du premier numéro de la Revue Cinémas d’Amérique latine : «Personne ne peut rien contre le cinéma. Le cinéma est plus miraculeux que l’eau de Lourdes. On soigne le mal au ventre avec de la cannelle de Ceylan, les rhumatismes avec du persil et tout le reste par le cinéma.» Eduardo Galeano, Cinémas d’Amérique latine n°0, 1992, page 2.
Saviez-vous que ce que nous appelons critique n’est pas seulement le travail de cinéphiles professionnels qui évaluent des films dans la presse traditionnelle, ou celui d’amateurs qui écrivent dans des médias alternatifs ou encore dans la pléthore de supports propres au monde numérique. […] L’écriture critique se retrouve donc à la fois dans les journaux et revues de grande audience, les publications spécialisées à faible tirage et dans le milieu universitaire, sous forme de papers et de livres universitaires. Elle se présente sous trois modalités reconnaissables : une que l’on pourrait considérer comme journalistique, une autre que l’on pourrait qualifier de cinéphile – en honneur à la longue tradition qui l’a engendrée –, et une académique. Au-delà de ces différences : quel est le lien entre ces trois modalités? p.5-6. «L’écriture critique, interférence, assimilation ou résistance», Eduardo Russo. Revue Cinémas d’Amérique latine n°28, 2019. Pages 4-15
Industrie et développement cinématographiques
Saviez-vous que les premières images filmées en Colombie datent de l’été 1897 ? Elles ont été enregistrées grâce au cinématographe Lumière par Gabriel Veyre qui arriva à ce moment au port de Colón avant de s’installer dans la ville de Panama. Il avait été envoyé au préalable au Mexique et dans la zone caraïbe.
«Un long chemin fait de petits pas : le court-métrage en Colombie » de Julian David Correa Restrepo. Revue Cinémas d’Amérique Latine n°14, 2006, p.94-108.
Saviez-vous que l’Argentine a été le premier pays d’Amérique Latine à mettre en place, en 1994, un fonds de développement qui permet de financer l’industrie cinématographique grâce notamment aux ressources issues des salles de cinéma et des taxes sur la télévision et la vidéo ?
«Progrès des politiques d’intégration des cinématographies ibéro-américaines », Octavio Getino. Revue Cinémas d’Amérique Latine n°19, 2011, p. 87.
Saviez-vous qu’en Bolivie, depuis 1897, année où les premières séances font leur apparition dans le pays, seulement 8 à 10 % de la population est entrée au moins une fois dans une salle de cinéma ? Ainsi, entre 90 et 92% des Boliviens n’ont jamais vu un film sur grand écran. En 2009, pour lutter contre ce “désastre audiovisuel”, un projet de réseau de microcinémas se met en place afin que le territoire bolivien puisse bénéficier d’un maillage cinématographique grâce auquel des films peuvent être vus en salles, à moindre coût.
«Bolivie, vers la construction d’une industrie audiovisuelle propre” de Marcelo Cordero. Revue Cinémas d’Amérique Latine n°19, 2011, p. 138.
Saviez-vous qu’au Mexique le cinématographe est arrivé en 1896, soit moins d’un an après la première projection publique organisée à Paris par les Frères Lumières ? Ce sont les frères Alva qui sont considérés comme les pionniers de la cinématographie au Mexique. Ils parcouraient le pays en capturant des images qu’ils jugeaient intéressantes.
« L’impact de la région d’Orizaba sur la cinématographie mexicaine », Abe Román Alvarado. Revue Cinémas d’Amérique Latine n°20, 2012, p.83
Saviez-vous qu’en 1959, à Cuba, soit deux mois après le triomphe de la Révolution qui renverse le régime dictatorial de Fulgencio Batista, est promulguée la Loi 169 ? Elle institue l’ICAIC (Instituto Cubano del Arte e Industria Cinematográficos) et fait figure de première loi du gouvernement cubain en ce qui concerne le domaine culturel. Cette législation permet à l’industrie cinématographique cubaine d’éclore à tous les niveaux : production, distribution et exploitation.
« Cuba, la loi n° 169 ». Revue Cinémas d’Amérique Latine n° 17, 2009, p. 169.
2017. Colombie. Garras de oro raconte la séparation de Panama de la Colombie (1903). Charge anti-états-unienne, il dénonce le « vol » de Panama à la Colombie. Saviez-vous que le film, considéré comme le premier anti-impérialiste de l’histoire du cinéma est un long-métrage muet tourné en 1926? Censuré dès sa sortie, il n’a été projeté que deux fois. La copie disparut et, retrouvée dans les années 1980, elle ne fut confiée à la cinémathèque de Bogotá qu’en 1986.
« Cali, cinéma, culture et cinéphilie », Ramiro Arbeláez. Revue des Cinémas d’Amérique latine 25, 2017, p.9-21.
Saviez-vous que ? « La quantité et la qualité de films documentaires sortis au XXIe siècle qui ont comme personnages centraux des présidents latino-américains ne peuvent pas se comparer à ce qui s’est réalisé à d’autres époques. Si les présidents de facto n’ont pas donné lieu à une tendance de documentaires, par contre il s’est produit un large mouvement de films qui dénonçaient les dictatures. Aucun film sur les présidents de la transition démocratique des années 1980 n’a été réalisé, par contre il y a eu une production de films militants en faveur d’un retour à la démocratisation des sociétés en Amérique latine. Rien non plus sur les présidents néo-libéraux des années 1990, alors que leurs mesures de gouvernement ont été des sujets de films à la critique acerbe. D’une nouvelle base sociale de soutien favorable aux politiques adoptées, avec leurs nuances, en bloc par les présidents latino-américains contemporains, est né un cinéma qui se consacre à vanter, fouiller ou exalter les vertus des nouveaux gouvernants. »
« La star, c’est le président », Javier Campo, Cinémas d’Amérique latine, 24, mars 2016, p.95
Développement du cinéma populaire, itinérant…
Saviez-vous qu'en raison de la faiblesse des chaînes de distribution, les cinémas itinérants, initiés à Cuba dans les années 1960, se développent dans tous les pays. Le Réseau de cinéma itinérant diffuse ainsi le cinéma dans des endroits qui n’ont pas accès aux événements culturels, étend les circuits de distribution, génère une communauté cinématographique et encourage la coproduction.
« Réseau de cinémas itinérants d’Amérique latine (red CIAL) », Griselda Moreno et Luis Cifuentes, Revue Cinémas d’Amérique latine 20, 2012, p. 123-135.
Saviez-vous que ? Bolivie – Pérou. 2011. Le Grupo Chaski a créé un modèle de microcinémas qui met la force du cinéma et des médias audiovisuels au service de la diversité culturelle, de la communication et du développement local. Les microcinémas sont des espaces gérés par des responsables locaux où travaillent les populations des quartiers pauvres.
« Réseau de microcinéma. Pérou. Groupe Chaski. », Stefan Kaspar. Revue Cinémas d’Amérique latine 19, 2011, p. 139-145.
et www.grupochaski.org
Saviez-vous que ? Chili (2015) La escuela popular de cine du Chili est la première école à caractère populaire, gratuite et basée sur une méthodologie horizontale? Fondée par le réalisateur José Luis Sepúlveda, cette école propose deux axes de création : la réalisation audiovisuelle libre, qui récupère des histoires du patrimoine culturel des communautés (quartiers marginaux et populations indigènes, entre autres) et la "comunicación de resistancia", qui définit le cinéma dans une dynamique de création sociale et antisociale, outil critique. La méthode éducative de cette école propose de générer de formes de production indépendantes ainsi que l'idée du non-scénario, dispositif politique qui inverse le conventionnalisme du cinéma dominant.
Saviez-vous que ? 1995 - Colombie. Gabriel Garcia Marquez avait élaboré un projet de création d’une école de cinéma à Barranquilla, ville du nord de la Colombie, sur la côte caraïbe, en 1960 ? Le texte fondateur se trouve dans le numéro 3 de la Revue des Cinémas d’Amérique latine, avec reproduction des originaux. « L’écriture de Garcia Marquez est reconnaissable sans l’ombre d’un doute dans la plupart des mots ajoutés à la main sur les feuillets dactylographiés […]»
« Garcia Marquez : un projet d’école de cinéma (1960 », Jacques Gilard, Revue des Cinémas d’Amérique latine 3, 1995, p.24-30
Fabrication du film - Montage
Saviez-vous que l’utilisation d’images documentaires dans des longs métrages latino-américains est récurrente dans les années 1970 -1980 ? Elles relèvent d’une esthétique du collage. Elle a pour origine les contraintes budgétaires mais ces films ont deux objectifs : chercher à révolutionner le cinéma en utilisant la déconstruction et la fragmentation du récit et utiliser les films pour promouvoir et défendre les mouvements révolutionnaires. On l’appelle « esthétique de l’urgence ». « Créer deux, trois… de nombreux collages, voilà le mot d’ordre. » Ignacio, del Valle Dávila. Revue Cinémas d’Amérique latine n°21 p.42-53
Saviez-vous que ? Paulina Garcia, invitée d’honneur en 2018, parle de son jeu d’actrice : « D’un côté, il faut que le jeu pour un rôle soit simple, ça doit toujours le paraître mais si l’idée est d’être une artiste, d’élever le jeu sur le plan artistique alors tout devient plus complexe. Complexe parce qu’on doit se poser des questions qui permettent de transcender un projet et je dis projet lorsque j’affronte un nouveau rôle. Cette élévation est le lieu à partir duquel je cherche à transcender ce que je vais faire et qui demande un lien pour se poser des questions adaptées, un lien entre la réalité et le monde intérieur qui est exigeant. C’est exigeant parce que ce n’est pas seulement au moment où je joue le rôle, où je commence à travailler ce rôle, c’est quelque chose qui arrive tout le temps parce que je ne suis pas juste une artiste du lundi au mardi. Une fois qu’on a pris cette voie, c’est un chemin que l’on parcourt tous les jours. »
Atelier cinéma, genre et politique, Cinélatino 2018. Revue Cinémas d’Amérique latine n°28, 2019. Pages 130-137
Saviez-vous que ? Mexique. Souvent, films et dessins animés distribués de façon massive au cinéma ou à la télévision sont passés par un procédé qu’on appelle « maquila » : une entité confie à une autre, la maquiladora, une partie de la production industrielle. Le Mexique a été très longtemps un pays maquilador ; aujourd’hui, ce sont les studios mexicains qui envoient la réalisation de leurs productions à d’autres pays.
« Un conte de fées brisé : histoire de la ‘’maquila’’ de l’animation au Mexique », María Celeste Vargas Martínez et Daniel Lara Sánchez. Revue des Cinémas d’Amérique latine 15, 2011, p. 53-64
Production - diffusion
Saviez-vous que la production de films en Amérique latine est en plein essor ? Argentine 130 en 2010, Uruguay de 6 films en 2006 à 12 en 2010 ; Costa Rica 15 longs-métrages par an en 2008 contre un film tous les 3 ans auparavant ; Chili 3 en 1990 et 18 en 2010 ; Mexique plus de 100 documentaires numériques. Essentiellement des coproductions.
« Le circuit de financement des cinémas latino-américains », Minerva Campos. Revue des Cinémas d’Amérique latine 20, 2012, p. 172-180
Saviez-vous que le cinéma cubain de ces dernières années, sous l’impulsion d’une multitude de facteurs – avancées technologiques, relative amélioration de l’accès à Internet et aux fonds internationaux, perte d’influence de l’État centralisateur, multiplication des maisons de production indépendantes, formation locale constante des cinéastes, etc – semble jouir d’une nouvelle vitalité? […] le cinéma national n’est pas à bout de souffle, il semble même traversé par une nouvelle respiration. Cet art pensé initialement selon des orientations précises, surgit à présent de toutes parts et joue une partition bien plus variée. Les courts et longs-métrages de tous genres estampillés Cuba désarçonnent aujourd’hui les spectateurs.
« Du monolithe à la diffraction créatrice. Mutations du cinéma cubain au XXe siècle », Magali Kabous. Revue des cinémas d’Amérique latine n°27, 2019. Pages 68-81
Femmes et cinéma
Saviez-vous qu’en Argentine, la place des femmes au sein de l’industrie cinématographique s’est étendue très progressivement ? Pourtant dès les débuts du cinéma, à l’époque du muet, certaines pionnières (Maria V. De Celestini ou Emilia Saleny par exemple) ont occupé des postes techniques sur les tournages. Dans les années 1980, seuls 4% des films argentins sont réalisés par des femmes, cette part double dans la décennie suivante pour atteindre les 8%. Il faut savoir qu’auparavant, dans les années 1970, le pourcentage des œuvres cinématographiques féminines ne représentait même pas 1% de la production nationale. Aujourd’hui, les femmes tiennent une place importante dans le cinéma argentin contemporain.
« Le rôle prépondérant des femmes dans le cinéma argentin », Paula Pécora, Revue Cinémas d’Amérique Latine n° 17, 2009, p.84.
Saviez-vous que « Longs et sinueux sont les chemins qui nous permettent de rassembler la maigre documentation existante sur les femmes pionnières du cinéma dans le monde ? […] En matière de cinéma, cette tâche requiert une patience de détective, consistant à récupérer des miettes laissées éparses au fil du temps dans une forêt d’archives, dans les souvenirs des vivants, dans quelque annonce publicitaire, dans les efforts des chercheurs qui nous ont précédés. […] Tout semble indiquer, par exemple, qu’une femme nommée Emilia Saleny aurait commencé à filmer vers 1916-1917 à Buenos Aires, et que son unique film ayant survécu, @El pañuelo de Clarita@, fut filmé entre 1917 et 1918. »
« Traces d’archives pour tirer de l’oubli une pionnière du cinéma sud-américain : Josefina Emilia Saleny (1894-1978) », Moira Fradinger, Revue des Cinémas d’Amérique latine n°22, 2014, p. 12-23
Saviez-vous qu’aujourdhui, en Argentine, “les femmes s’orientent vers les différentes spécialités de façon assez égale? En effet, 21 % d’entre elles choisissent la photographie, 21 % l’écriture scénaristique, 20 % la production, 20 % la réalisation et 14 % le montage. L’ingénierie du son fait exception avec seulement 4 % des étudiantes. Quoiqu’il en soit, on pourrait penser que ces pourcentages garantiraient une présence féminine indiscutable dans presque tous les secteurs. Cependant, les chiffres bruts sur la présence des femmes dans le milieu professionnel reflètent une toute autre réalité. Les données de l’Institut national de statistiques et de recensement argentin (INDEC) nous révèlent qu’en 2011 et 2012 le pourcentage de femmes travaillant dans le secteur industriel qui inclut les tâches cinématographiques s’élevait à 28,99 %.”
« Combien de femmes sommes-nous dans la production audiovisuelle ? », Clara Kriger, Revue des Cinémas d’Amérique latine n°22, 2014, p. 68-79.