AULLIDO DE INVIERNO

Franz et Ingrid ouvrent les cicatrices passées et témoignent par la parole des tortures subies au sein de la Colonia Dignidad, tandis que le cadre parcourt des paysages magnifiques, en rupture avec le propos du film, qui lui est presque horrifique, à la croisée du documentaire et de la fiction. Le contraste est fort, le film présente un extérieur froid et rude, là où cet intérieur, celui du foyer, chaud et doux, se focalise sur la complicité des personnages.
La caméra accompagne le couple, qui narre un conte à la noirceur extrême et aux éclaircies musicales libératrices ; elles qui permettaient déjà de lutter pendant le drame imposé par le fondateur de la colonie, Paul Schäfer. Implantée au Chili en 1961, cette communauté allemande est le théâtre des plus grandes atrocités, où le quotidien, bien que le film ne le montre pas en images, ne ressemble en rien à celui du présent de ces personnes âgées, en quête du calme profond et du fardeau
à évacuer.
Le chapitrage du film, en trois parties, et son jeu adroit avec le format, la colorimétrie et le son, précisent les ruptures tout en conservant un schéma narratif concret, avec la colonie comme toile de fond et les arbres comme figures de la mémoire.
Miguel Huet

Un film de :
MATÍAS ROJAS VALENCIA
CHILI, COLOMBIE,
ARGENTINE | 2023
1H40

Voir le film :
CINÉMATHÈQUE - 18/03 | 16H00
CINÉMATHÈQUE - 21/03 | 17H45

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