Sélectionné et primé à Cinéma en Construction, ce premier long-métrage sensible et gracieux d'une toute jeune réalisatrice connait une très belle carrière dans les festivals du monde entier ainsi que dans les salles de cinéma. 

Comme chaque matin, Madalena pétrit et cuit le pain pour la boutique d’Antonio. Comme chaque jour, elle traverse la voie de chemin de fer désertée par les trains depuis de longues années, nettoie la porte du cimetière condamné, va écouter le sermon du prêtre puis prend le déjeuner avec les autres habitants de Jotuomba. Se raccrochant à la mémoire de son mari défunt, vivant dans ses souvenirs, Madalena est rappelée à la vie lorsque Rita, une jeune photographe, débarque dans cette ville fantôme où le temps semble s’être arrêté.

Extrait du dossier de presse
Le scénario d’Historias a été pensé dans deux directions. L’une d’elle est déjà une tradition latino-américaine, à savoir le réalisme fantastique de Jorge Luis Borges, Gabriel Garcia Márquez, Juan Rulfo, qui nous confronte à des évènements impossibles pour mieux nous parler de la réalité de notre quotidien. Pour cela, nous avons utilisé une structure élémentaire du langage : « Et si ? ». Et si, dans un village à moitié abandonné, nul ne pouvait mourir parce que le cimetière était fermé ? Et si une femme vivait dans une temporalité double, où le passé et le présent se confondaient ? Et si quelqu’un voulait mourir, alors même que chacun des habitants était nécessaire à la survie de tous les autres ?
L’autre direction a été une recherche documentaire accomplie dans la Vallée de Paraíba : pendant deux mois j’ai sillonné la région et accompagné la vie quotidienne de villages qui au XIXe siècle faisaient partie de la région la plus riche du Brésil, et qui sont maintenant considérés comme étant le lieu d’une complète décadence. J’en suis ressortie avec une centaine d’heures d’image et de son, ainsi que de 100 pages de retranscription de dialogues qui, après un long nettoyage, ont été utilisés pour donner vie aux textes des habitants de Jotuomba. Le scénario d’Historias mêle donc documentaire
et réalisme fantastique ; sa structure se fonde sur des films tels que Still Life de Jia Zhang Ke et After Life de Kore-eda.