Aujourd’hui, la difficulté majeure n’est pas tant celle d’un déficit dans la production d’œuvres du monde mais d'un obstacle au niveau de la diffusion qui profite aux films les plus exposés. En effet, jamais autant de films n’ont été produits.

 

On peut constater que les pouvoirs publics à travers le monde ont peu ou prou intégré l’importance de soutenir la production cinématographique locale. Les marchés de coproductions qui sont apparus aux quatre coins du monde permettent aux producteurs de trouver des financements complémentaires pour des films souvent formellement innovants.

 

En revanche l’étape de la diffusion de ces films bénéficie de peu de soutien dans la majorité de ces pays : absence de soutiens aux distributeurs de films nationaux ou art-et-essai étrangers, absence de soutien aux exploitants de salles indépendantes et dans de nombreux cas, absence de soutien aux professionnels étrangers qui distribuent les films.

 

Cette situation se traduit par un phénomène de concentration et d’homogénéisation : concentration de la demande sur les films les plus exposés, bénéficiant de budgets de promotion considérable, concentration de la fréquentation dans certains types de salles. Ceci entraîne pour les salles indépendantes une homogénéisation forcée de l’offre pour garantir leur survie, et pour les distributeurs indépendants des difficultés pour garantir des écrans aux films qu’ils défendent.

 

Ces professionnels, exploitants et distributeurs, sont confrontés, sur chaque continent, toute proportion gardée, aux mêmes difficultés.

 

Toutefois, il ne s’agit pas d’une fatalité et il existe une demande de diversité à laquelle il faut savoir répondre et susciter. Les professionnels de la circulation sont les passerelles entre les films et le public, leur rôle est donc de premier plan dans la circulation des œuvres latino-américaines en Europe et européennes en Amérique Latine. Ce sont eux qui mieux formés et informés pourront améliorer la circulation des films et en assurer la promotion auprès du public qu’ils seront outillés pour développer. Il est indispensable que les acteurs de la circulation puissent structurer un marché pour  trouver des synergies interprofessionnelles