Dans un centre de redressement, la discipline imposée se rapproche de la maltraitance. Le très jeune Polín est rebelle et sauvage. Ce n’est qu’au moment où il est enfermé dans une cellule, que, paradoxalement, il parvient à s’échapper du centre. Il nous entraîne alors dans sa vie au grand air, pas pour autant une vie pleine de libertés. Considéré comme un chef-d’oeuvre de l’histoire du cinéma argentin, ce film livre le témoignage poignant d’une vie confrontée prématurément à la solitude du monde.

Los Aldeanos forment le groupe de rap cubain le plus connu de l’île, mais aussi de la toile où ils ont réussi à se glisser occasionnellement. La débrouille pour la survie quotidienne, les processus de création et de diffusion, les concerts plus ou moins clandestins, les relations avec le pouvoir cubain... La grande affaire est l’organisation d’une tournée internationale du groupe, qui révèle inévitablement des sentiments et des positionnements ambivalents.

Pour Sofía, depuis quelques temps tout va de travers. Cherchant la paix après sa séparation, elle avait décidé de rompre avec les voix du monde : pas de portable, pas de TV, pas d’internet, ni de lecture. Mais son père quitte sa mère ; sa très caractérielle soeur revient au Chili ; et ses enfants provoquent ses convictions végétariennes avec leur idée obsessionnelle de manger de la viande. Une grande comédie sur les névroses contemporaines.

En République Dominicaine, la jeune Noelí séduit les touristes pour des relations tarifées. Mais avec Anne, la relation a dépassé le simple commerce sexuel. Âgée, la Française, qui s’est installée sur l’île, s’est beaucoup attachée à elle, au point d’envisager de l’emmener en France. Les réalisateurs de Cochochi (2007) adaptent ici le roman éponyme de Jean- Noël Pancrazi (2006), avec Géraldine Chaplin dans le rôle d’Anne.

On, ce sont les rescapés des dictatures latino-américaines, mais aussi tous les militants et penseurs laminés par les déceptions démocratiques et le rouleau compresseur néolibéral. Parmi eux, Daniel Bensaïd, figure majeure de la philosophie politique française du XXe siècle, auquel Carmen Castillo rend un vibrant hommage. Dans un foisonnant aller-retour entre la pensée de l’intellectuel militant et des expériences contemporaines de luttes, la cinéaste cherche ce qui conduit encore certains à résister et à vouloir changer le monde. À la lumière des textes du philosophe toulousain, de leur amitié et de son propre parcours, elle part à la rencontre de militants du Chiapas, de Cochabamba, de Marseille, de São Paulo, de La Courneuve, de Donges...

Mexique : plus de 22.000 disparus depuis 2006 dans une guerre contre le narcotrafic, dont l’État profite pour étouffer toute contestation. Des centaines de mères recherchent leurs enfants disparus dans la guerre. Chacune a sa méthode pour se battre. Le film suit trois d’entre elles, désespérées mais obstinées. Natividad, Guadalupe ou Margarita, méprisées par le pouvoir, menacées de violences, sont résolues à aller jusqu’au bout.