Rafito et sa soeur Kairana abritent pour un temps des immigrants passant irrégulièrement, par la mer, de la République Dominicaine vers Porto Rico. Ce trafic rémunéré n’est pas sans danger et Kairana est mystérieusement assassinée. Rafito doit alors se “débarrasser” seul d’un groupe d’hommes en détresse récemment accueillis et s’occuper de sa fille et de sa mère qui vivent, avec lui, la douloureuse perte de Kairana. Álvaro Aponte-Centeno réalise, dans son Porto Rico natal, son premier film marqué par le deuil et la fatalité. Ses prises de vues, à la fois sombres quand elles suivent Rafito dans ses tractations et apaisées lorsque Rafito se montre un père (ou un fils) aimant et attentionné, s’enfoncent dans des espaces intérieurs ou extérieurs magnifiquement filmés. Renforcées par une bande-son très élaborée, elles permettent au film de dépasser le cadre documentaire d’une dure réalité sociale et familiale et d’en faire une longue et douloureuse méditation.