Editoriaux 2013

25 ans - Edito


Choisir comme thème « cinéma et politique » pour le 25e anniversaire de notre festival Cinélatino, Rencontres de Toulouse, est pour nous un retour
aux sources, celles du cinéma et celles de notre manifestation.

Dès ses premiers pas le cinéma est politique : l’entrée des ouvrières filmée par les frères Lumière est une métaphore des classes sociales, D.W. Griffith réinvente pour l’embellir l’histoire des États-Unis dans Naissance d’une nation, Eisenstein depuis La Grève jusqu’à Ivan le terrible sature ses films de politique au point d’en faire de la propagande, Jean-Luc Godard parle des siens comme « poétiques/politiques » et tous les grands auteurs latino-américains comme Glauber Rocha se
revendiquent de l’étendard du politique.

Nous-mêmes, lorsque nous avons commencé le festival de Toulouse et sa revue, nous pensions que le cinéma était le meilleur véhicule possible pour faire
connaître les réalités politiques des États-nations de l’Amérique latine aux spectateurs français
.

Notre vision d’aujourd’hui est beaucoup plus large dans le soutien au septième art, car comme le soulignait à juste titre Victor Hugo, « lorsque les
crises frappent la société, rien n’est plus important que de défendre la culture », pour nous le cinéma.

Les réalités des pays latino-américains sont très variées, très diverses et leurs cinématographies au moins aussi différentes les unes des autres. Nous
avons choisi de décliner ce thème bien au-delà de son aspect lutte pour le pouvoir
, même si la politique politicienne est montrée dans quelques oeuvres. Les quatre déclinaisons que nous vous proposons sont : dictatures, migration, médias et pouvoir, mondialisation.

Nos sections compétitives de films très récents et inédits en France sont, à leur manière, marquées par cette même empreinte.

Bonnes découvertes !

Francis Saint-Dizier
Président de l’ARCALT

Lignes éditoriales des équipes de sélection des films


SECTIONS FICTIONS ET CINÉMA ET POLITIQUE

Certes, entre les différents pays d'Amérique latine les liens culturels sont très forts et le cinéma de fiction a su rendre visible les problématiques communes. Mais il a aussi et surtout permis de révéler les caractéristiques propres de chaque pays. En effet, il n’existe pas un cinéma latino-américain, mais des cinémas
d’Amérique latine. Aussi, un film uruguayen ne ressemble pas forcément davantage à un film mexicain qu’un finlandais. La diversité de la production dans le continent est large, mais nous avons peu d’occasions de voir ce cinéma tout au long de l’année dans les salles. Nous voulons donc vous proposer, de façon concentrée, une sélection fidèle à cette diversité, tout en mettant en lumière le travail des auteurs qui voient dans le cinéma un objet pour poser des questions,
pour réfléchir, pour rendre sensible, pour créer de la beauté et non pas juste la reproduire.

SECTIONS DOCUMENTAIRES

Le nombre de documentaires produits en Amérique latine qui nous parvient a encore augmenté cette année. Luttes urbaines, vies de groupes, conflits territoriaux, beaux paysages, révolutions, arts et artistes dans leur société : vous trouverez, tant en compétition qu'en panorama, une variété de sujets et d'angles d'approche. Au gré des hasards de la sélection et de l'état de la production, l'Argentine et les sociétés indigènes sont cette année à l'honneur. Les documentaires de la compétition se distinguent par la solidité du point de vue et la densité de la corrélation entre la forme et le fond. Deux séries de courts : mexicains et mémoriels. Enfin, le documentaire, c'est aussi le Panorama des Associations présenté par le Cambuche, l'APIAF et Amnesty.

SECTIONS COURTS-MÉTRAGES

La sélection des courts-métrages (une vingtaine) est faite parmi un ensemble de plus de trois cent cinquante films. Les productions nous viennent de différents canaux : la plupart nous sont soumises directement par les réalisateurs. Nous suivons également la programmation de festivals en Amérique latine. Les formes, les
thèmes, les genres ou les durées des courtsmétrages peuvent beaucoup varier, diversité qui caractérise la sélection établie sans a priori. La volonté de faire émerger de nouveaux talents et de suivre le travail des réalisateurs que nous connaissons déjà, guide nos choix.. Nous sommes sensibles aux regards singuliers et aux bonnes histoires.

SECTION JEUNE PUBLIC

La section « jeune public » du festival, destinée aux enfants âgés de 6 à 12 ans, comprend des courts-métrages de différents pays qui explorent une thématique ludique : aventures, inventions et imaginaire. L’idée est de faire découvrir la diversité de la production latinoaméricaine, de contribuer à l’éducation à
l’image des enfants et de les sensibiliser au cinéma d’auteur. L’événement de cette année est un long-métrage d’animation uruguayen : Selkirk, le véritable Robinson Crusoé de Walter Tournier. Le réalisateur, un des invités du festival, rencontrera les enfants dans les salles de cinéma et dans les classes participant au dispositif municipal ‘’Passeport pour l’art – Parcours culturel’’.