Après avoir remporté un Oscar, le documentariste Pierre-Dominique Gaisseau se rend au Panama avec son épouse Kyoko et leur fille Akiko en 1975 pour filmer la communauté des Kunas. Le projet échoue et la copie du film est confisquée et perdue. Cinquante ans plus tard, les Kunas expriment leur enthousiasme à l'idée de retrouver et de voir ce film devenu clé dans la mémoire collective. Avant-première.

Les deux cinéastes montrent avec brio l'impact de la violence du narcotrafic sur la jeunesse de leur pays. À la manière d'un western, le film se compose de quatre parties au cours desquelles nous voyons Sujo évoluer vers l'âge adulte. Alors qu'il n'a que 4 ans, son père, un tueur à gage prénommé El Ocho, est assassiné par un cartel. Ainsi frappé par le sceau du narcotrafic, Sujo vit caché chez sa tante, isolé et privé d'école. Il grandit, englouti par le cruel déterminisme social du Michoacán, accompagné de ses deux seuls amis. Mais de l'ombre à la lumière, il n'y a parfois qu'un pas... Acclamé au festival de Sundance, il s'agit de la première européenne. Grand Prix du Jury à Sundance en 2024

À Matamoros, ville mexicaine frontalière avec les États-Unis, particulièrement affectée par la violence liée au narcotrafic et aux cartels, un groupe d'hommes crée une danse pour rompre avec leur quotidien. Quoi qu’il arrive, ils se réunissent tous les vendredis soirs. Ensemble, ils conçoivent une manière de défier la notion de masculinité hégémonique en inventant un langage qui conjure la violence et célèbre l'existence. Le film, qui retrace leur parcours, est pensé comme une chorégraphie où les séquences de danse sont entrecoupées par leurs récits. À travers son regard de danseuse et chorégraphe, Leonor Maldonado nous offre un documentaire vigoureux qui met en avant des corps et des rythmes ancrés dans la terre. Première internationale.

Mars 2020. Brésil. À l'occasion d'un festival, un jeune cinéaste revient dans sa ville natale pour y présenter son film expérimental. Des événements inattendus compliquent d'abord un séjour que le chaos de la pandémie va transformer en une série de situations invraisemblables. Dans un espace et une temporalité altérés où les rapports sociaux sont bouleversés jusqu'à l'absurde, le jeune homme doit s'adapter. Il est alors amené à revoir son père, bonhomme farfelu, dont il est sans nouvelles depuis longtemps et même à coexister avec lui malgré une atmosphère d'incohérence et parfois d'hostilité. Cette histoire est un voyage entre réalité et fantaisie, une espèce de rêve dont le personnage sort mûri comme après une épreuve initiatique. Première française.

En 1901 en Terre de Feu au Chili, un grand propriétaire terrien lance un mouvement génocidaire contre les populations locales. En intégrant à sa grammaire celle du western classique made in USA, Felipe Gálvez analyse et décortique le mythe fondateur de la « civilisation contre la barbarie » pour en démontrer son abjecte horreur.

Nous suivons María, productrice de tequila, femme solitaire, aux prises avec des difficultés économiques suite à l’implantation de grandes compagnies étrangères en concurrence déloyale avec les entreprises locales. Teresa Sánchez campe avec intensité cette « tequilera ». Son calme apparent et son sérieux masquent sa détresse face à la disparition probable de sa distillerie. Un beau portrait psychologique de cette femme aux abois. Rafaela, embauchée contre gîte et couvert, sera son administratrice et lui redonnera espoir et réconfort, mais les fléaux naturels s’en mêlent et le dénouement sera... abrupt et radical. Avec cette histoire locale, concise et stimulante à la croisée du documentaire et de la fiction, le réalisateur crée une atmosphère réaliste et un personnage attachant.

L’actrice Camila Santana, souhaitant incarner le rôle complexe de Ramona pour son prochain film, prend une décision inattendue. Sillonnant les environs de Santo Domingo, elle part à la rencontre d’adolescentes enceintes, cherchant à comprendre leurs histoires, similaires à celle de son personnage. Les pensées des jeunes femmes sur la façon dont Ramona devrait vivre sa vie influent sur la production cinématographique, transformant le film de fiction en documentaire hybride, où les frontières entre fiction et réalité se brouillent. Dirigée par une jeune réalisatrice, Ramona est une œuvre audacieuse qui offre une rare opportunité aux spectateur·ices de se plonger dans la vie d’adolescentes dominicaines. Première française.
 

Le couple de Pablo et Gloria ne fonctionne plus. Si Pablo est plutôt joyeux et bon vivant, Gloria, au contraire, est une femme aigrie et particulièrement portée sur la religion. Un jour, Pablo annonce à ses proches que Gloria est partie à Guadalajara… à moins qu’elle n’ait pas vraiment quitté le laboratoire de taxidermie de Pablo. Rogelio A. González exploite les codes de la comédie noire pour bousculer les institutions que sont la religion et le mariage.

Cartographie de l’ « accueil » des réfugié·es en Europe, c’est aussi la démonstration que les gens n’attendent pas que leurs gouvernements l’assument. La parole est à ceux qui agissent et ouvrent des portes a priori fermées;

Après Amar Amando avec l’inoubliable Nidia, chanteuse de tango, la réalisatrice Yael Szmulewicz réitère son amour profond pour le tango avec ce nouveau documentaire El sonido de antes autour de la guitare, ceux qui en jouent, la restaurent, la fabriquent, la font vibrer, mais aussi pour se rendre compte de comment on enregistrait du temps de Carlos Gardel. En suivant le guitariste et collectionneur de guitares anciennes Patricio Crom, nous découvrons les mystères et les joies de ce son d’antan.

Hybride entre réflexion poétique et essai expérimental, Las ruinas nuevas aborde les rapports entre les déchets électroniques et l’histoire collective. Pendant dix ans, Manuel Embalse devient une sorte d’archéologue récupérant frénétiquement les objets technologiques abandonnés et enregistrant images et sons. À travers des questionnements, des élucubrations, le récit des événements de sa propre vie et celle - écrite sous forme de poèmes - d’un ouvrier chinois employé par une multinationale, le réalisateur dépeint les éléments de sa quête. Ce matériel audiovisuel viendra constituer un journal personnel et musical, un recueil du matériel informatique du présent, un témoignage sensible de notre ère anthropocénique. Première européenne.
 

1971. L’affaire Padilla a résonné très fort dans la société cubaine et à l’étranger. Le poète Heberto Padilla fait son autocritique. Documentaire plus classique que Landrián auquel il fait pendant, ce film met en lumières, à partir d’images d’archives longtemps secrètes, des fonctionnements de la révolution envers les personnes confrontées au fait de ne pas correspondre au modèle requis, auquel ils avaient pourtant auparavant adhéré. Première française.

En 1901 en Terre de Feu au Chili, un grand propriétaire terrien lance un mouvement génocidaire contre les populations locales. En intégrant à sa grammaire celle du western classique made in USA, Felipe Gálvez analyse et décortique le mythe fondateur de la « civilisation contre la barbarie » pour en démontrer son abjecte horreur.

Morán, un employé de banque modèle, décide de voler l'équivalent de 25 ans de travail quitte pour cela à passer trois ans en prison. Il propose à un collègue de conserver chez lui le butin. Leur routine de vie est dès lors irrémédiablement bouleversée. Remarquée à Cannes en 2023, cette comédie toute en digression et fausses pistes, évoque une maxime attribuée à Brecht, selon laquelle fonder une banque est bien plus grave que de la dévaliser. Avant-première.

ne légende mexicaine raconte qu’une femme, la Huesera, parcourt le désert à la recherche d’os pour assembler un squelette qui donnera naissance à un loup-garou. Valeria, qui fabrique artisanalement du mobilier, est enceinte. Son bonheur et celui de son mari sont rapidement inquiétés par des visions morbides, des craquements d’os… Sa famille se montre hostile et ses amies punk accueillantes. Grossesse, folie et satanisme. Inédit à Toulouse.