Ernesto veut se faire un tatouage contre l’avis de son père. Il tente de concilier les idéaux révolutionnaires de celui-ci avec sa vie d’ado.

Alfredo Jaar, artiste chilien dont une oeuvre importante est à Toulouse, a produit son oeuvre dans de nombreux pays du monde. Le film suit l’élaboration de cet art qui pose beaucoup de questions, qui touche là où ça fait mal, qui dit ce que les médias ne veulent pas faire entendre. Pour lui, l’art permet de lutter contre l’hégémonie consumériste et est le seul domaine où il est possible de montrer honnêtement les conflits sociaux. Jaar s’y emploie avec énergie.

Dans le splendide village de Jericó au coeur de la Vallée du café, de vieilles dames, souvent pleines d’allégresse et toujours battantes, content leurs histoires d’amour et de famille, rêves réalisés ou inaccomplis de filles et de femmes, espoirs et déboires de mères et de compagnes. En remontant les pentes du village, les souvenirs, joyeux ou tristes, sont égrenés avec humour et un sens du décalage qui semblent caractériser les habitantes du lieu. Personnages hauts en couleur, à la personnalité forte et sensible, ces femmes irradient l’écran de leur rire et de leur mélancolie. Partie pour recueillir le portrait de sa grand-tante, la réalisatrice a su capter la confiance des autres villageoises et nous transporter dans les arcanes de leurs pensées. Au cœur de leur univers domestique chatoyant et bariolé, chacune démêle le sens de sa vie.

Joaquim José Da Silva Xavier, plus connu sous le nom de Tiradentes, est un simple soldat qui s'est retourné contre sa hiérarchie portugaise et a créé un groupe rebelle “Inconfidencia Mineira” avec le but d'établir l'indépendance du Brésil. Joaquim est plus qu'un biopic, c'est un Western Tropical, concret et mythique, un récit des origines des divisions sociales et économiques qui vont s'imposer dans le futur Brésil, où subsiste encore des vestiges de la structure de puissance coloniale.

Kueka est une pierre. Les Yanomamis l’aiment comme leur mère, mais un Allemand la leur a dérobée, mettant à profit une réunion avec d’autres groupes indigènes qui les a éloignés de leur terre d’attache. Que penserait-on ici, si les Yanomamis volaient un dolmen breton ? L’expression artistique peut-elle justifier cet acte ? Les pierres ne sont-elles que des objets dont on peut disposer à sa guise ? La spoliation des peuples indigènes d’Amérique n’est pas terminée…

Dans la Jujuy argentine catholique et conservatrice, Romina Tejerina, adolescente, est emprisonnée pour avoir tué son nouveau-né, fruit d’un viol jamais reconnu. Son histoire est médiatisée et les avis divergent : action monstrueuse ou conséquence d’une société machiste qui banalise la violence sexuelle envers les femmes, sans les soutenir. La résistance et la lutte s’organisent, afin d’éveiller les consciences aux droits fondamentaux des femmes.

Francisco Lombardi adapte en 1985 le premier roman de l’écrivain péruvien Prix Nobel de Littérature, Mario Vargas Llosa. Ce choix est motivé non seulement par la critique acide des effets de la soumission et de la discipline, de la brutalité et de la dépersonnalisation mais aussi par le microcosme reproduisant la diversité du Pérou ainsi que par la complexité des personnages et des situations dramatiques. Il a été sélectionné à La Quinzaine des Réalisateurs en 1985.
La restauration de la copie à été réalisée par Francisco Lombardi et l’entreprise Guarango Cine y Video avec le soutien du ministère de la Culture du Pérou.

Reynaldo, un adolescent surnommé “El Rey”, tente de fuir un cambriolage qui a mal tourné auquel il a participé et se retrouve dans le jardin de Carlos après être tombé sur sa serre. Carlos lui propose de rester chez lui pour réparer. En s’inspirant d’un fait divers, le film s’inscrit dans un contexte social contemporain argentin où des membres de la police enrôlent des jeunes pour réaliser des actes frauduleux, flirtant avec les codes du western et du polar.

La Familia est l’histoire d’une réconciliation forcée entre un père et son fils à travers un parcours initiatique où leur vie est en jeu. La mise en scène, d’une sobriété et d’une efficacité rares, interroge les rôles de chacun dans une société qui cherche à se débarrasser de l’amour au profit de la violence et d’une guerre familiale et sociale permanente. Ce film a été soutenu par Cinélatino par l’intermédiaire du dispositif
Cinéma en Construction.

Au Pérou, la lutte de femmes pour la construction d'un sanctuaire là où l'armée a incinéré les victimes d'exécutions extrajudiciaires.

Raquel fête son anniversaire chez ses employeurs où elle travaille comme femme à tout faire depuis plus de vingt ans. Lorsque sa patronne lui annonce l'arrivée de Mercedes qui doit l'aider dans ses tâches, Raquel le prend très mal et commence à exercer une pression psychologique néfaste sur son entourage. Si Sebastián Silva avait déjà marqué les esprits avec son précédent film (La Vida me mata) La Nana a déjà remporté le prix du meilleur film étranger au festival de Sundance 2009. Le film pourrait se transformer en film d'épouvante, tant le parcours psychologique de Raquel devient oppressant. La savante mise en scène de Silva use de la claustrophobie pour filmer une maison de la haute société chilienne comme le labyrinthe de Minos : Raquel s'y est psychologiquement enfermée et le chemin pour en sortir sera difficile.

Arturo, paisible chauffeur de taxi d’une soixantaine d’années, doit réunir deux mille dollars dans les 24 heures. Le même jour, Leandro, leur fils cadet, s’apprête à voler les économies de ses parents pour acheter un stock d’ecstasy qu’il se destine à vendre sur la côte, afin de s’acheter un billet d’avion pour rejoindre son frère. Deux générations talentueuses d’acteur se rencontrent : Arturo Goetz et Nahuel Pérez Biscayart sous la direction viscérale de Pablo Fendrik (El Asaltante).

La Vie comme elle vient conte la routine trépidante d’une famille atypique de la classe moyenne brésilienne vivant dans une petite ville près de Rio. La mère, Irène, magnifiquement interprétée par Karine Teles (Vue aussi comme mère, bourgeoise hautaine et insensible, dans Une seconde mère d'Anna Muylaert, à l’opposé de son rôle dans La Vie comme elle vient !), gère avec une énergie infatigable, dans une maison qui se déglingue, les problèmes de son couple, ceux de son mari, ceux des enfants, ceux de sa sœur… et tout ça avec beaucoup d’amour. La réalisation de Gustavo Pizzi est très dynamique et enchaîne les scènes avec une grande vivacité. Un vrai plaisir de cinéma pour cette séance de clôture !