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Lieu:
Théâte National de Toulouse
1 rue Pierre Baudis - Toulosue
Site internet:
Julien Gosselin signe 2666, adapté du roman du Chilien Roberto Bolaño : onze heures de spectacle exceptionnel.
> 26 novembre - 8 décembre
"C'est une plongée dans l'univers onirique de Bolaõ à laquelle nous convient Julien Gosselin et toute son équipe. Ici, le mystère, ma passion littéraire croisent la folie meurtrière au Mexique, où les jeunes femmes sont méthodiquement assassinées.
Julien Gosselin joue sur tous les fronts, créant un langage théâtral cinématographique qui s'appuie sur une partition musicale d'une richesse inoüe... mais aussi sur l'image qui apporte une profondeur de champ efficace et pertinente'' (L'Humanité).
"À la fin des représentations des Particules élémentaires au Festival d'Avignon, j'ai réuni toute l'équipe du spectacle et j'ai demandé s'ils étaient prêts à me suivre sur le prochain spectacle.
Je ne savais pas encore quoi mais je savais que je chercherais quelque chose qui représenterait un défi me paraissant au moins aussi insurmontable que celui d'adapter Houellebecq au théâtre…
Et je suis tombé sur 2666, sur Roberto Bolaño. 2666 a été publié en France quelques années après la mort de Bolaño, survenue en 2003.
Imaginé au départ par l'auteur comme une suite de cinq livres distincts, il a paru en un seul et unique volume de plus de mille pages. Dans les cinq parties qui le composent, on rencontre à la fois quatre universitaires européens en quête d'un mystérieux écrivain allemand dont on ne connaît pas le visage, un professeur espagnol qui entend des voix et se prend pour Marcel Duchamp, un journaliste new-yorkais parti couvrir un combat de boxe au Mexique, des policiers mexicains englués dans les innombrables meurtres commis à la frontière avec les États-Unis dans une ville qui pourrait être Ciudad Juarez, puis un jeune Allemand, né dans les années 20, qui pourrait devenir auteur de romans. Le livre parle beaucoup, tente presque de parler de tout, digresse souvent, sur la Seconde Guerre mondiale, sur les prisons mexicaines, sur une voyante star de la télévision, sur la télépathie dans les civilisations mayas, sur une femme à la recherche d'un poète qu'elle a aimé, sur un fou qui fait des films comme Robert Rodriguez, sur les paysages et les rues, la nuit, au Mexique, dans le nord de l'Allemagne, à Londres, à New-York, à Barcelone. Il dit la force de la littérature, la force de la poésie, mais raconte aussi l'échec de celle-ci face à la violence.
Je veux que le spectacle qui naîtra de cette adaptation soit pour le spectateur ce qu'il est pour le lecteur, énorme, infini, jouissif, pénible parfois. Je veux le concevoir comme une expérience totale, une traversée commune entre les acteurs et le public, en en gardant sa force et sa complexité. Je fais le pari que nous pourrons, dans cette traversée gigantesque, essayer de dire à notre tour ce que Bolaño écrit dans son livre Amuleto : « un cimetière de l'année 2666, un cimetière oublié sous une paupière morte ou inexistante, aux aquosités indifférentes d'un oeil qui en voulant oublier quelque chose a fini par tout oublier ».
Julien Gosselin