Après dix ans d'absence cinématographique, le cinéaste argentin Martín Rejtman nous livre un portrait d'une société en proie aux crises existentielles. Gustavo est professeur de yoga et a suivi son épouse à Santiago du Chili, où ils ont ouvert leur propre studio. Lorsqu'ils se séparent, chacun doit reconstruire sa vie. De séances avec la psychologue en retraites de yoga, l'état émotionnel et physique de Gustavo se détériore et le pousse à s'interroger sur sa pratique.
La Práctica aborde avec légèreté ces instants de vie où tout semble basculer mais ne se prive pas de flirter avec l'humour absurde et la satire. Belle performance de l'acteur Esteban Bigliardi qui, par instants, n'est pas sans rappeler les gestes et expressions de Buster Keaton. Première française.

Construire une analyse pertinente sur la disparition forcée comme arme physique et psychique, voilà à quoi s’attache Tótem. Dans un Mexique brisé par un inquiétant nombre de disparu·es, les proches des victimes se mobilisent pour retrouver leurs êtres chers. En proposant un parallèle avec la quête archéologique d'une tête olmèque monumentale immergée dans les eaux du fleuve, cet essai filmique nous invite à penser l'absence. Première française.

Après la mort de sa compagne, Julia s'effondre et doit se reconstruire pour préserver sa famille et le restaurant qu'elles ont ouvert ensemble, tout en maintenant son lien avec leur fils León. Cette relation est cependant menacée par une grand-mère trop volontaire et le retour d'un père très absent. Andi Nachón et Papu Curotto s'attachent à la fois à raconter le deuil d'un être cher et le combat au quotidien pour conserver la garde d'un enfant. Avant-première.

Sol, une gamine de 7 ans, se trouve au milieu d’un monde d’adultes, dans la maison du grand-père, microcosme d’une famille réunie pour préparer la fête anniversaire de Tonatiuh, ce père, mari, fils, frère. Le film est centré sur la relation de la fillette à son père gravement malade et mourant. Naíma Sentíes, qui interprète Sol, est émouvante de gravité, de profondeur, de lucidité aussi car elle perçoit que quelque chose est en train de basculer dans son univers. Un film délicat et sensible sur la vie, les relations familiales parfois chaotiques et la perte, irrigué par une tendresse qui sort de la violence endémique du Mexique. À la fois choral et intime, la tristesse y est aussi compensée par la relation ludique de la mère à cette enfant. Première française.

Une production qui saisit les efforts collaboratifs de 80 communautés mapuches, pour réclamer une partie de leurs terres ancestrales face à une grande entreprise forestière transnationale dans la région Araucanía-Loncoche au Chili. Künü documente la création d’un espace pour le dialogue difficile entre des groupes dont l’histoire est marquée depuis longtemps par la méfiance et des relations de pouvoir déséquilibrées tout en se centrant sur la perspective des communautés mapuches d’exercer leur libre détermination ancestrale et politique.

Dans les années 1980 au Chili, en pleine dictature militaire, des radio-amateurs entrent en contact avec de mystérieux êtres, doués de pouvoirs paranormaux, en lien avec les ovnis et vivant sur l’île de Friendship, au large de la Patagonie. En menant une enquête à partir de cette légende urbaine, Isla Alien questionne la construction d'un mythe et son lien avec la dictature chilienne, se centrant sur l'étrange Ernesto de la Fuente, personnage complexe et multifacette dans lequel se nouent fiction et réalité. Mélange subtil d'entretiens, images d'archives, extraits de films et recréations, Isla Alien est un documentaire virtuose et fascinant qui, sur fond de science-fiction, propose une réflexion nécessaire autour de nos croyances. Première européenne.

Au XIXe siècle, dans un hôpital psychiatrique, deux médecins font un pacte : celui qui meurt en premier doit révéler à l'autre la vérité sur l'au-delà. Méndez revisite le mythe de Faust dans un sanatorium rempli de cris d’angoisse des patients. Séance d’hypnose, folie meurtrière, visage défiguré, exécution capitale, mort-vivant et lourd climat mystique, dans une implacable spirale cauchemardesque, le film explose tous les clichés de l’horreur.

Adapté du livre de l’écrivain amazonien Milton Hatoum, ce film suit le voyage et l’arrivée en Amazonie d’immigrant·es libanais, dans les années 1950. Les interprètes d'Emir et sa sœur Emilie d’obédience catholique, fuyant la persécution religieuse, sont réellement libanais·es et apportent beaucoup d’authenticité à ce récit. Au cours du voyage, Emilie s’éprend d’Omar, un commerçant musulman. Son frère fera tout pour les séparer. Une histoire de passion qui résonne avec nos thèmes et débats actuels sur l’immigration, l’altérité, l’intransigeance religieuse et qui nous parle de cohabitation entre différentes cultures, de recherche d’harmonie, de sens de la vie avec toute la sensibilité et la délicatesse d’un cinéaste que nous affectionnons tout spécialement à Cinélatino. Première française.

Sol, une gamine de 7 ans, se trouve au milieu d’un monde d’adultes, dans la maison du grand-père, microcosme d’une famille réunie pour préparer la fête anniversaire de Tonatiuh, ce père, mari, fils, frère. Le film est centré sur la relation de la fillette à son père gravement malade et mourant. Naíma Sentíes, qui interprète Sol, est émouvante de gravité, de profondeur, de lucidité aussi car elle perçoit que quelque chose est en train de basculer dans son univers. Un film délicat et sensible sur la vie, les relations familiales parfois chaotiques et la perte, irrigué par une tendresse qui sort de la violence endémique du Mexique. À la fois choral et intime, la tristesse y est aussi compensée par la relation ludique de la mère à cette enfant. Première française.

Mirananpaq dresse le portrait de communautés boliviennes andines qui cultivent le quinoa et élèvent les troupeaux de lamas depuis des temps immémoriaux. Une question se pose à elles aujourd’hui : doivent-elles s’ouvrir aux méthodes modernes des ingénieurs de la ville ou résister et continuer à cohabiter avec la terre et les animaux comme elles l’ont toujours fait ? Pour y répondre, les protagonistes devront mettre en place d'étonnants artifices. Inédit à Toulouse.

Valentina, 9 ans, a perdu son père : celui-ci s’est noyé dans la rivière qui passe près de la communauté mixtèque (sud-ouest du Mexique) où elle vit. Refusant d’admettre cette disparition, elle va se replier sur elle-même avant de commencer à faire son deuil, à sa manière de petite fille indigène, avec l’aide de sa famille et du copain Pedro. « La vie continue ; on va s’habituer à l’absence, continuer à rire, galoper, profiter du moment présent » nous dit Ángeles Cruz qui a réalisé un film d’une grande simplicité, sensible, proche de la nature environnante porteuse de mystères et où la langue autochtone est un fil conducteur magique. Sélectionné à Cinéma en Construction 42 (Cinélatino 2023), où il a obtenu le Prix du Film Français. Première française.

Un jeune homme nahua au Mexique décide de suivre la formation intense de l'Heroico Colegio Militar pour devenir militaire et faire vivre sa famille. Les traitements violents ainsi que de multiples humiliations le transforment irrémédiablement, sans possibilité de retour. En reprenant l'analyse de Full Metal Jacket (1987) de Stanley Kubrick, Heroico livre une radiographie de la violence des divisions des classes sociales au Mexique. Avant-première.

Nicolás Guillén Landrián a fait partie des exclus de la révolution : cinéaste inventif et libre, il a présenté les choses à sa façon, ce qui n’a pas plu en haut lieu. Malgré les protections, il a payé très cher ses brillants apports à l’ICAIC des grandes années. Ce documentaire est un magnifique hommage, très émouvant, à son génie et à sa persévérance par un cinéaste bien connu à Toulouse (Sergio & Sergei, 2017). Première française.