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BOLIVIA de Israel Adrián Caetano - ARGENTINE, PAYS-BAS - 1999 - 1h15
Reconstituer Bolivia
de Julián Azpeteguía, chef opérateur du film.
Traduction Odile Bouchet.
Buenos Aires, 5 mars 2022
Plus de 20 ans après sa sortie, la thématique de Bolivia est toujours d’une grande actualité. C’est pourquoi nous sentons le besoin d’en favoriser la présentation à de nouveaux publics en générant un nouveau master numérique qui soit à la hauteur des standards actuels de projection, ce qui de plus garantira sa conservation à venir.
Ce processus a commencé avec la recherche du film originel. Nous avons pu récupérer le Négatif Original en 16mm, l’Internégatif produit par le passage en 35mm et le Mix Original du son stéréo.
La manipulation des éléments physiques qui constituent le film nous a reconnecté avec la matérialité de Bolivia et avec sa genèse artisanale. Chaque scène a été tournée avec des limitations techniques et économiques mais aussi avec engagement et professionnalisme. L’austérité y est devenue une forme d’expression. Il en a été de même avec le travail de postproduction, chaque prise de vue, chaque changement de plan, chaque marque de synchronisation que nous trouvions sur le négatif nous renvoyait à cette sensation du tournage : rien de superflu. Il n’y avait ni fondu-enchaîné, ni titres en surimpression, ni trucages de laboratoire. Un film dans sa plus simple expression, prise à prise, raccord à raccord et cut à cut ; concis et direct. Nous avons compris qu’une partie de la force narrative de Bolivia se tient dans cette simplicité issue de sa structure de production, que les limitations de son origine sont le noyau de sa solidité.
C’est fort de cette conviction que nous avons décidé que la restauration devait respecter ce caractère original, ne pas prétendre à une sur-manipulation numérique qui dépouillerait les images et le son de leur personnalité, de cette vie qui leur est propre. La voie que nous avons choisie est d’assumer les imperfections d’origine (le grain, quelques marques de caméra, certains défauts d’exposition) en tant que partie intégrante de l’œuvre et de nous concentrer sur la suppression des problèmes engendrés par le passage du temps et leur actualisation technologique.
En cherchant l’essence de chaque cadre et la façon dont il s’est matérialisé au moment de la capture, nous avons éliminé la possibilité de travailler avec l’internégatif 35mm (qui en fin de compte est une copie) afin de récupérer chaque photogramme du négatif original en 16mm, celui-là même qui était dans la caméra lors du tournage. Ce négatif a été scanné en 4K pour obtenir des images de la meilleure qualité possible. Le travail d’étalonnage a été reconstruit à partir de documents et l’adaptation au nouveau contexte numérique a été réalisée selon les lignes des caractéristiques d’origine. Le travail sur le son a consisté en la numérisation du mix stéréo qui avait été réalisé pour la sortie du film en salle de cinéma, avec un soin tout particulier pour que les voix, les ambiances et la musique (si importante dans le design du son du film) aient l’équalisation et la limpidité nécessaires pour être reproduites dans tout leur volume, dans la variété des formats en vigueur.
Pour beaucoup d’entre nous, qui avons participé à Bolivia, et pour ceux qui l’ont soutenu, comme la section Cinéma en Construction, il s’est agi d’un film fondateur qui a ouvert la voie à la participation de nombreux autres projets, lesquels ont enrichi notre cinéma durant les 20 dernières années. Nous espérons que cette restauration permette que le film parvienne à de nouveaux publics, et continue d’inspirer du dialogue et de la réflexion sur des sujets qui sont toujours centraux dans le monde actuel.
TEXTE ORIGINAL
Reconstituyendo Bolivia
de Julián Azpeteguía, director de la fotografía de la película.
Buenos Aires, 5 de marzo de 2022
A más de 20 años de su estreno, la temática de Bolivia sigue teniendo gran actualidad. Es por eso que sentimos la necesidad de propiciar la llegada a nuevos públicos generando un nuevo Master Digital que esté a la altura de los estándares actuales de exhibición, así como garantizar su conservación a futuro.
Este proceso comenzó con la búsqueda de los materiales originales. Pudimos recuperar el Negativo Original de 16mm, el Internegativo producto de la ampliación a 35mm y la Mezcla de Sonido Stereo original.
La manipulación de los elementos físicos que conforman la pelicula nos reconectó con la materialidad de Bolivia y su génesis artesanal. Cada escena se rodó con limitaciones técnicas y económicas pero también con dedicación y profesionalismo. La austeridad se convirtió en recurso expresivo. Así también fue el trabajo de postproducción, cada toma, cada empalme, cada marca de sincro que encontrábamos en el negativo nos remitía a esa sensación del rodaje: nada superfluo. No había fundidos encadenado, títulos sobreimpresos ni trucos de laboratorio. Una película en su mínima expresión toma a toma, empalme a empalme y corte a corte; concisa y directa. Entendimos que parte de la fuerza narrativa de Bolivia reside en esa simpleza que proviene de su estructura de producción, que las limitaciones de su origen son el núcleo de su solidez.
Con esta convicción decidimos que la restauración debía respetar este caracter original, no pretender una sobremanipulación digital que despoje a las imágenes y el sonido de su personalidad, esa vida propia. Nuestro camino fue asumir las imperfecciones de origen (el grano, algunas marcas de cámara, ciertos defectos de exposición) como parte integrante de la obra y concentrarnos en subsanar los problemas generados por el paso del tiempo y su actualización tecnológica.
Buscando la esencia de cada cuadro y como se materializó en el momento de la captura descartamos trabajar con el Internegativo 35mm (que al fin y al cabo es una copia) para rescatar cada fotograma desde el Negativo Original de 16mm, el mismo que corría en la cámara en el momento del rodaje. Ese negativo fue escaneado en 4k para procesar las imágenes en la más calidad posible. Se reconstruyó el trabajo de dosificación en base a la documentación y se realizó la adecuación al nuevo entorno digital, siguiendo el lineamiento de la impronta original. El trabajo con el sonido consistió en digitalizar desde la Mezcla Stereo que se realizó para su estreno en cine, poniéndole especial atención a que las voces, los ambientes y la música (tan importante en el diseño sonoro de la pelicula) tengan la ecualización y limpieza necesarias para ser reproducidos en toda su magnitud en la variedad de formatos vigentes.
Para muchos de los que participamos en Bolivia, y los que la apoyaron como la sección Cine en Construcción, se trató de un film fundacional que abrió el camino a participar en muchos otros proyectos que han enriquecido nuestro cine los últimos 20 años. Esperamos que esta restauración permita que la película llegue a nuevos públicos y siga generando diálogo y reflexión sobre temas que siguen siendo centrales en el mundo actual.