Il était une fois, sur la colline sacrée, deux tribus tubinambas, cousines mais rivales. Puis vinrent les envahisseurs européens qui décimèrent une partie de la population autochtone. Le Brésil devint alors le premier pays à importer des esclaves d’Afrique et les Jésuites se chargèrent des évangélisations forcées – la légende veut qu’ils cachèrent un fabuleux trésor dans les entrailles de la colline avant de se faire brûler vifs sur la place publique.
De la colonisation du XVIe siècle à la gentrification actuelle, O desmonte do monte brosse un tableau édifiant de l’histoire de la fondation de Rio de Janeiro – et du Brésil actuel. C’est le fruit d’un travail de recherche iconographique et de montage impressionnant, soutenu par une bande-son extraordinaire.

Carlos Diegues, maître du Cinéma Novo, nous offre la première adaptation au cinéma d'un grand classique de la musique brésilienne, un spectacle créé par Chico Buarque et Edu Lobo de 1983 et basé sur les poèmes du parnassien Jorge de Lima. Le film nous embarque dans la saga de la famille Knieps et de son cirque, fruit de l'amour improbable entre un aristocrate et une acrobate. C'est depuis cet endroit que l'on traverse cent années d'aventures, d'amours et de spectacles, guidé par Celaví, un monsieur loyal qui ne vieillit pas. À noter qu'il s'agit de la première coproduction internationale entre un producteur de la Région Occitanie,  Milonga, et le Brésil.

Alina se sent mieux chez son dealer que dans sa propre famille. Et pourtant, elle rêve d'une vie simple : cultiver des tomates.

« Tepulpaï et Naïra, deux petits Indiens de la Cordillère des Andes, partent à la
poursuite de la Pachamama, totem protecteur de leur village, confisqué par les Incas. Leur quête les mènera jusqu’à Cuzco, capitale royale assiégée par les conquistadors ».
Pachamama nous embarque dans une chasse au trésor grandeur nature où successivement le maïs, l'or et le feu symbolisent les couches d'histoires du continent latinoaméricain. À hauteur d'enfant, le récit révèle l'attachement à l'écologie et le rapport à la nature des peuples amérindiens tout en nous montrant la civilisation Inca et sa cité impériale ainsi que la colonisation espagnole. Au rythme des flûtes précolombiennes et du chant des oiseaux, le film ancre dans la modernité la vision indigène du cycle de la vie et remet en question notre conception du progrès : qui est le « sauvage » finalement ?

PROGRAMME: PETITES HISTOIRES D'AMÉRIQUE LATINE - VOL 3

Le voyage continue avec le troisième volet de Petites Histoires d’Amérique latine. De l’Amazonie brésilienne aux rues de Buenos Aires, par les bruits de la ville, les instruments à cordes et les chants ancestraux, la musique rythme la vie. Sensibilité aux autres et à ce(ux) qui nous entoure(nt), contre l’aliénation et vers de nouveaux horizons, jeux et enjeux écologiques, expression de la liberté, endroit de tous les possibles.

Entre cinéma d’animation et images réelles, cinq histoires qui brouillent les frontières entre nature et culture, et nous font vibrer à l’unisson.

PLANTAE

Au fin fond de la jungle amazonienne, une réaction inattendue de la nature.

Suite à une attaque au sein de son ranch, Marcelo est contraint d’abandonner son métier de cow-boy. Heureusement, il a des amis qui le soutiennent et sa véritable passion est d’être maître de cérémonie pour des festivals de rodéo. La grâce de Querência vient du fait que le film semble toujours aux confins de quelque chose : du jour qui s’éteint – c’est un superbe film de crépuscules et les journées semblent toujours sur le point de s’achever. Aux confins du réel également : le film s’inscrit dans les limites du documentaire. Mais il y a aussi un certain vacillement au bord de l’imagination et du rêve, la qualité d’un rêve lorsque Marcelo orchestre un rodéo qui semble se dérouler sur la lune. Et des silhouettes, des ombres, des hommes dans leur quotidien, et celui-ci en devient mystérieux.

Normand par sa mère et Amérindien Teko par son père, Stan nous embarque au fil du fleuve et en forêt amazonienne. Éloigné de sa terre natale pour ses études, il revient au village de Kayodé, au bord de la rivière Tampok, en Guyane française. Il mesure l'écart immense entre sa vie guyanaise et la vie en France métropolitaine et mûrit une réflexion distanciée sur ce qui le fonde...

Jhony est amoureux de Camila, mais Camila est amoureuse de Tadeo. Un triangle amoureux entre une femme, un homme et... un dinosaure en peluche.

Au début des années 1970, dans une famille aisée du quartier Colonia Roma à Mexico, Cleo et Adela, les domestiques, s'occupent de la maisonnée. Une grave crise survient qui met en péril l'équilibre du foyer. Après Gravity, Alfonso Cuarón revient dans sa ville natale pour raconter une histoire intimiste inspirée par des éléments autobiographiques. Plus indépendant, il prend également la place de chef opérateur et signe une image en noir et blanc d'une beauté plastique époustouflante et une reconstitution historique et sociale méticuleuse ! Le film événement qui a remporté le Lion d'Or du meilleur film au festival de Venise de 2018.

Cuba, 1983. Près d’un petit village de l’est de l’île, Andrés vit reclus comme un paria, maintenu à l’écart par le gouvernement pour ses « problèmes idéologiques » : il est écrivain et homosexuel. Un événement politique international a lieu dans la zone et Santa, paysanne révolutionnaire, a pour mission de le surveiller étroitement pendant trois jours afin d’éviter qu’il ne commette un acte dissident. Au-delà de leurs différences, cette proximité forcée va permettre de révéler ce que les deux êtres blessés ont en commun. Une belle histoire d’amitié qui questionne les thèmes de la tolérance et de la morale imposée, de la liberté de création et de l’embrigadement. Le film rend un hommage aux écrivains privés de liberté d’expression.

Des lycéennes et des lycéens en lutte ; ils manifestent, occupent, se battent, résistent, rient et pleurent, font et défont. Vivifiant, revigorant !

Nous sommes en 1991, l’URSS se décompose et abandonne Cuba à son sort. Une grande crise économique sévit alors dans l’île. Dans ce contexte difficile, Sergio, radio amateur et professeur de marxisme, cherche à redonner sens à sa vie. Parallèlement, Serguéi, le dernier cosmonaute soviétique, a été délaissé et livré à lui-même, dans l’espace. Grâce à leur radio, tous deux entrent par hasard en communication et Sergio, bien que sous surveillance, va essayer d’aider Serguéi à regagner la terre. Dans l’adversité, ils se lieront d’une amitié qui va les aider à survivre. Le concours d’une radio amateur étasunienne renforce l’idée que l’amitié est un pont essentiel au-delà des frontières idéologiques. Traité avec humour, dans la tradition de la comédie cubaine qui ne manque pas d’égratigner le système en vigueur à Cuba, cette sorte de fable évoque l’isolement et l’angoisse vécue par les Cubains dans cette période très “spéciale”, dont les effets se prolongent encore de nos jours.