Nous sommes tous condamnés à travailler et répéter sans cesse les mêmes routines. Jusqu’où ?

Ovando, grand-père du cinéaste, était le plus puissant militaire de la Bolivie dictatoriale des années 1960-70. Au sein de sa propre famille, il a laissé le souvenir d’un homme aimant, soucieux de ses proches et également d’un militaire intègre et loyal. Au fur et à mesure des entretiens avec les divers membres de la famille, agrémentés de films d’archives familiales et d’autres issus de la télévision, un personnage au passé plus trouble et moins glorieux se dessine. Qui était donc Alfredo Ovando ? Le réalisateur, dans une position inconfortable, veut faire parler les fantômes, sans perdre le lien avec les siens. Le film, intime autant que politique, laisse entrevoir comment chaque membre de la famille vit avec ce lourd héritage.

Arcángel, 50 ans, doit affronter la perte de la vue. Avant de sombrer dans l'obscurité, il doit trouver un foyer pour Patrocinia, une femme âgée qui dépend de lui.

En septembre 2014 au Mexique, 43 étudiants disparaissent. Le film revient sur l’événement et montre le courage des survivants, des familles, leur détresse et leur volonté de briser l’impunité. La reconstitution des faits est très puissante et la générosité des personnes qui témoignent est impressionnante. Beau film de lutte qui dresse un émouvant portrait de ces Mexicains dignes et aimants, victimes non résignées d’un pouvoir corrompu allié au narcotrafic.

Sur son banc, un grand-père grincheux observe avec dégout la vie amoureuse des animaux du parc qui l'entoure. Finira-t-il par se laisser attendrir ?

La Jamaïque comme une polyphonie où l'image dissociée du son donne à voir les corps, les regards et les reliefs de cette île mythique. Khalik Allah, photographe de la street culture et réalisateur du clip Lemonade de Beyonce, mêle histoires personnelles et grande Histoire, du quotidien des femmes à la colonisation et la résilience historique, des nourritures terrestres et spirituelles à la mortalité, sans jamais tomber dans la galerie de portraits. Un instantané résolument vivant.

Bololo passe son temps à se moquer des animaux de la savane. Ses rires indiscrets ne manquent pas de les énerver. Mais il ne se doute pas que la situation peut changer…

Candelaria et son mari Víctor Hugo sont noirs et septuagénaires. Ils vivent dignement mais difficilement dans un quartier très délabré de La Havane de la Periode spéciale qui, dans les années 1990, a plongé Cuba dans la pénurie après la chute du bloc soviétique. Pour survivre, Candelaria chante dans un bar et Víctor Hugo trafique un peu. Jhonny Hendrix Hinestroza a déjà abordé avec Chocó la difficulté d’être femme et noire dans la Colombie rurale où il vit. Dans Candelaria, tourné à Cuba, il adopte un ton plus délicat et léger, non dénué d’humour, surtout quand il met en scène la sexualité. Le jury de la Journée des Auteurs du dernier festival de Venise l’a couronné du Premier prix, lui reconnaissant entre autres son intelligent message social, son esthétique visuelle, sa chaude palette de couleurs latines, la qualité de ses acteurs. Ce projet est accompagné par Cinélatino dans le cadre d'un atelier au Venezuela.

Mère de famille nombreuse, elle ramasse les cartons en ville et rayonne de joie. Mais lucide et énergique aussi, sachant qui elle est. Noir et blanc merveilleusement lumineux, une carriole, plein d’enfants et de la joie : vie intense.

Rocío vit seule avec ses deux enfants qu'elle garde strictement, leur interdisant tout contact avec l'extérieur et préférant vivre en autarcie, quels que soient les sacrifices que cela implique.

À la Havane, Chala, 11 ans, vit seul avec sa mère incapable de s’occuper de lui en raison de ses addictions. Il travaille pour un entraîneur de chiens de combat afin de subvenir aux besoins du foyer. Ce dénuement pourrait l’éloigner de l’école s’il n’éprouvait un profond respect pour Carmela, son institutrice sexagénaire, courageuse humaniste qui défend l’avenir de ses élèves.

Un périple à la rencontre et en défense de populations autochtones au Mexique, des ateliers vidéos dans des écoles : identités, langues indiennes et savoirs des communautés contre l'uniformisation du monde.

À l'intérieur d'une prison bien connue en Bolivie, un tout petit traficant - “mule de la drogue” - et sa soeur cadette s'interrogent sur les relations du monde avec les stupéfiants. Dans la vieille maison coloniale qui s'effondre sous le poids de ses 400 prisonniers, la réalisatrice a réussi à donner des caméras à plusieurs détenus : Cocaine prison est un documentaire filmé en partie par les prisonniers eux-mêmes. Si l’on prend en considération que la moitié des prisonniers en Bolivie sont incarcérés pour des infractions mineures en matière de drogue, dans un pays où la feuille de coca est la culture nationale comme la vigne l'est en France, les histoires de Daisy, Hernán et Mario nous montrent que l'hypocrisie dans la guerre contre la drogue a un prix. Mais qui paie ?
 

Dans une contrée désertique du Mexique, des bandes de narcotrafiquants règnent en maîtres dans une atmosphère apocalyptique où un père tente de protéger sa jeune fille. Le cinéaste, à qui était consacrée en 2017 la rétrospective intégrale de ses films à Cinélatino en section Otra Mirada, développe ici un univers aux dimensions mythologiques qui se situent entre Peter Pan, Mad Max, La Nuit du chasseur et Tom Sawyer.