On n’attendait pas sur ce versant, le réalisateur chilien de La Nana et des Vieux Chats, deux chroniques domestiques relativement contenues, quoique grinçantes. Avec Magic Magic, il semble en roue libre et prend de plus grands risques... Pas de surnaturel, pas d’effets spéciaux, pas de gore, mais une situation qui tourne au cauchemar par petites touches. Au départ, on s’attend à une sorte de comédie morale sur les ridicules d’une Yankee chochotte... A l’arrivée, on aboutit à un Psychose sans crime dans lequel l’humour de Cera a une tonalité diabolique. La cruauté des situations et la surenchère permanente contribuent à l’intensité paroxystique de ce film poussant à son comble une expérience narrative, fondée sur une étrangeté subjective. Tellement déstabilisant que la mort y fait presque figure de délivrance. Vincent Ostria, les Inrocks.
Objet surprenant et séduisant, au casting international impeccable. La première curiosité de Magic Magic, du jeune Chilien Sebastián Silva, est de compter dans sa distribution trois acteurs et actrices estampillés comme des valeurs montantes hollywoodiennes... Surtout, la grande qualité du film est de savoir jouer subtilement des codes, rendant peu prévisible l’évolution de l’action... Pour ne rien dévoiler de cet étrange objet et de sa fin très ouverte, Magic Magic emprunte (un) registre narratif... alternant humour et angoisse, mystère et réalisme, mais produisant quelque chose d’aussi indéfinissable que séduisant. Bruno Icher, Libération.