São Paulo, précarité, insécurité et violences policières des quartiers défavorisés où l'on s'entasse dans les "cortiços" et leurs logements exigus et imbriqués. Helen et sa grand-mère, Doña Graça vivent dans cette atmosphère grouillante de petits boulots informels et de système D. La vieille dame se débrouille de son mieux. La fillette vit intensément le quotidien du quartier avec la vitalité et l'enthousiasme de son âge : école, jeux dans la rue et menues tâches pour aider les grands. Helen a une idée bien précise pour le cadeau d'anniversaire de sa grand-mère, elle est décidée à tout faire pour pouvoir l'acheter. Une galerie de portraits empathiques de personnes déterminées et solidaires, résistants de l'ère moderne. Première française.

Au nord-est de l'Argentine, à la frontière avec le Paraguay, il y a la province de Corrientes et sa capitale du même nom. Iris vit dans la cité des Mil Viviendas (Mille Logements) au sein d'une famille plutôt atypique. Elle déambule avec son ballon de basket dans les coursives décrépies et les espaces verts pelés, assez indifférente aux sifflets et blagues salaces des garçons qui y traînent. C'est dans cet environnement qu'elle rencontre la mystérieuse Renata...
Avec Las Mil y una, la réalisatrice argentine Clarisa Navas signe son deuxième long-métrage (son premier film Hoy partido a las tres est programmé cette année dans la section Foot, politique et résistance). Il est entièrement tourné avec des acteurs locaux non professionnels. Première française.

État de Rondônia à l’ouest du Brésil, jouxtant la Bolivie. Trois histoires croisées, celles de deux hommes et une femme perdus au fin fond de cette Amazonie boueuse. Trois errances dans un milieu très hostile. Dans leur chaotique fuite en avant, dans leur douloureux effort de résistance, réussiront-ils à entrevoir une lueur d’espoir ?
Pour son premier long-métrage, Leandro Lara a adapté des histoires vraies qu’il avait recueillies au cours d’un reportage sur des migrants dans cette région et qu’il a connectées entre elles avec beaucoup d’humanité. Il filme ces tranches de vies, prises dans ce Brésil déshérité, avec beaucoup de fluidité, dans des tons chauds, alliant avec maîtrise moments contemplatifs et scènes d’action. Première européenne.
 

Proposition audacieuse entre documentaire et cinéma fantastique, ce deuxième film de Joshua Gil donne à voir ce qui se passe dans les zones rurales au sud du Mexique où se cultive le cannabis, dans un village indigène, théâtre d’affrontements entre narcotrafiquants et armée. C’est à travers l’histoire d’un gamin dont la mère a disparu, victime de cette violence quotidienne, que l’auteur recourt à la dimension onirique et fantastique par l’entremise de la grand-mère qui, pour consoler son petit-fils, l’incite à demander un miracle aux forces de la nature pour que sa mère revienne. Le choix d’acteurs non professionnels locaux confère au film une grande authenticité.
Photographe de profession, Joshua Gil attache beaucoup d’importance au pouvoir et à la poétique de l’image, à l’instar de Carlos Reygadas avec qui il a travaillé sur Japón. Première française.
 

À la mort de son grand-père, Fernando, cinéaste en devenir, hérite d'une malédiction qui le fait tout à tour chercheur de pierres précieuses au Mozambique, homme d'affaires-esclave au Portugal et amant de femmes puissantes et mystérieuses. Après La Fille alligator (en compétition à Cinélatino en 2017), Felipe Bragança, continuant sa veine romanesque, tutoie le réalisme magique pour traiter ici de l'identité d'un Brésilien blanc d'aujourd'hui, des traumatismes de l'Histoire, non sans humour et poésie. Ce film audacieux dialogue avec un certain cinéma portugais contemporain (on pense à Tabou de Miguel Gomes) - le film étant co-écrit avec João Nicolau (John From). Puissant et hypnotique.
En compétition officielle en février au festival de Rotterdam. Première française.