À Paris, nul ne le sait ou presque, trône dans le Métro du Palais-Royal une grande fresque majeure d’un artiste huichol. Quel artiste n’aimerait pas voir une de ses oeuvres ainsi offerte au public de son vivant? Mais, dans le monde de la psychose sarkozyenne anti-immigration, Santos de la Torre n’a pas eu ce bonheur. En nous immergeant dans son mode de vie et en s’attachant à sa vision du monde, le film rend un hommage tardif à cet artiste hors norme.

Rolf Blomberg, photographe, cinéaste et explorateur suédois, a passé la majeure partie de sa vie à arpenter l’Équateur. De 1934 à sa mort en 1996, il a jeté sur le pays, ses peuples et sa nature une lumière qui donne l’image d’une société dynamique à la richesse méconnue, y compris aux yeux des Équatoriens, auxquels il a donné une mémoire. Son oeuvre est pourtant restée absente des écrans équatoriens. Ce film est l’occasion de lui donner une nouvelle vie.

Los Aldeanos forment le groupe de rap cubain le plus connu de l’île, mais aussi de la toile où ils ont réussi à se glisser occasionnellement. La débrouille pour la survie quotidienne, les processus de création et de diffusion, les concerts plus ou moins clandestins, les relations avec le pouvoir cubain... La grande affaire est l’organisation d’une tournée internationale du groupe, qui révèle inévitablement des sentiments et des positionnements ambivalents.

Un révolutionnaire de 87 ans tient une épicerie d’État à Cuba et se demande qui est son fils.

Béatrice, franco-colombienne, revient dans son pays d’origine. Ce voyage est aussi l’occasion de retrouver ses racines, auprès des paysannes indiennes qui lui transmettent la culture du maïs. Ces communautés sont menacées par l’industrie minière qui se développe fortement dans la région de Boyaca. À l’ombre de cette disparition annoncée, un retour au pays marqué par la douceur du paysage sonore et le rire des habitants croisés sur les chemins des Andes.

Production : ARTE Radio

Depuis 1995, des millions de migrants en provenance de divers pays d’Amérique latine tentent de passer la frontière vers l’eldorado étatsunien. Ils entreprennent ce long périple au péril de leur vie. À Las Patronas, un groupe de femmes cuisine inlassablement pour redonner force et espoir à ces fragiles aventuriers qu’elles voient passer jour après jour, cramponnés au train. Le film raconte la vie de ces femmes remplies d’amour et de solidarité.

Une ville de 20 millions d’habitants. Bruyante si l’on veut. Sonore si on sait l’écouter. Le micro de Félix Blume parcourt les rues, les salles de catch et les manifs. Il s’attarde avec tendresse sur le monde des vendeurs ambulants et les multiples cris de la rue, recompose leurs voix et leurs appels en choeur polyphonique. Sous la ville, le lac englouti garde les secrets du passé.

Production ARTE Radio

Muletier : un métier transmis de père en fils et au bord de l’extinction. Novier, suivant la tradition familiale, l’exerce par passion depuis son enfance, tandis que son frère Alonso est parti vivre en ville avec leur mère. Une mission difficile lui est confiée : le déménagement de toute une maison d’un village à l’autre. Dans des paysages sublimes, commence alors le périlleux voyage d’une caravane de mules à travers les montagnes colombiennes.

La campagne des présidentielles chiliennes de 2013. Dispositif simple et efficace qui vise à dévoiler les ressorts de la propagande politique. Une sorte de No en kaléïdoscope. Tout y passe. Au-delà d’un montage vif et alerte déjà très suggestif, l’absence de commentaires permet de se faire ses propres associations. Sans laisser les discours s’affirmer, le film en déconstruit les rouages. On pourra le prendre comme une condamnation du politique ou juste comme une critique salutaire.

La vie austère et laborieuse d’hommes d’une même famille, qui coupent des troncs en forêt et les descendent jusqu’à la scierie par voie fluviale. Une caméra délicate et précise les suit dans leur itinéraire. À travers ce que disent ces hommes et ce qu’on en voit, on imagine l’estime dans laquelle est tenue leur travail. Ils respectent la loi naturelle de la repousse et devront trouver d’autres chantiers pour vivre. Voyage très poétique dans des vies simples et rudes.