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Vivre, nous paraît-il, serait la chose la plus inestimable au monde. Mais que penseriez-vous, si je vous disais que mourir est tout aussi fondamental ? En quatre-vingt-dix minutes, filmées à travers les somptueux panoramas colombiens, Santiago Lozano Álvares nous tend la main vers un pèlerinage ponctué par la culture afro-colombienne. José, homme de mémoire, qui perpétue les rituels mortuaires de son village, se voit annoncer sa propre mort par son fils défunt. Il sait que la quête de celle-ci est arrivée, il est temps de partir à la rencontre de ce lieu de repos éternel.
Son voyage atteste du contraste entre les guerres civiles ravageant le pays, et luimême, fantôme, étranger à cette violence, errant dans la jungle qui arbore les morts et la cruauté de l’humanité déchue.
Le réalisateur nous offre une virgule à la vie. Expression poétique culturelle, les « Trois lumières noires » incarnent les âmes en transit de la vie vers la mort. Sans que la parole ne soit réellement présente, la beauté du film et son histoire prennent tout leur sens dans les chants et le minimalisme d’action des corps. Ce longmétrage amène alors à remettre en question notre perception de la mort et celle de la guerre.
Mahé Calas-Rocher
Un film de :
SANTIAGO LOZANO ÁLVAREZ
COLOMBIE, FRANCE,
ALLEMAGNE, MEXIQUE | 2024
1H27
Voir le film :
CINÉMATHÈQUE - 17/03 | 14H20
CINÉMATHÈQUE - 20/03 | 19H05