Dans un lieu simple et semi-rural, le double portrait d’une jeune fille et de sa grand-mère qui l’a élevée. La jeune fille, mécanicienne de son état, cherche du travail, et sa grand-mère, qui égrène des souvenirs avec humour, souhaite que sa petite-fille vive mieux que bien des jeunes du quartier, mères seules et abandonnées. La relation familiale est tendre, parfois drôle. La vie matérielle, dans ce milieu très modeste, tient avec des bouts de ficelle, ça bricole et ça rit beaucoup. Une très belle image, intimiste, qui dessine peu à peu une société avec ses croyances, ses limites très étroites et les rôles que vivent hommes et femmes : rôles théoriques assignés et réalités de la vie ; envies de vivre et bornes certes imposées par le monde, mais aussi par soi, pour préserver un espace de liberté.

La Manuela, travesti farfelu excentrique, dirige avec sa fille La Joponesita une maison close dans un petit village sous l'autorité du cacique Don Alejo. La Manuela redoute l'arrivée de Pancho, un camionneur violent. Adaptation du roman éponyme de José Donoso, le film de Ripstein a marqué en son temps par le baiser échangé entre deux hommes. Une oeuvre devenue de nos jours un classique du cinéma mexicain.

Oaxaca, 2006 : la population s'approprie la pratique du pochoir et du graffiti.

Depuis les accords de paix de 1996, le gouvernement guatémaltèque impulse l'arrivée de transnationales extractives sur les territoires indigènes, violant les droits des populations autochtones. Celles-ci ont décidé de s'organiser afin de défendre leur espace de vie. Ce documentaire raconte la résistance communautaire de Crisanta Perez Bamaca contre la compagnie minière canadienne : Goldcorp Inc.

Un couple en voiture la nuit, Monsieur est de mauvais poil… Le rôle de l’homme et de la femme, les rapports sociaux, tout est là, mystérieux, absurde, évident : tension et doute garantis.

Eloy est huissier de justice. Chaque jour, sac à l’épaule, il parcourt les rues pour distribuer une centaine de notifications. Loin de ses propres choix de vie, Eloy est devenu un fonctionnaire aliéné et insensible, embourbé dans un éternel présent, simple spectateur de sa propre vie. Plongée à la fois hallucinante et tragi-comique dans un esprit à la logique sans faille ou presque.
 

Enfant, Lissette voit en sa tante Adriana, émancipée du giron familial, la figure féminine mystérieuse, libre et indépendante. Plus tard, elle découvre que sa tante aurait pactisé avec le diable : Adriana Rivas est poursuivie pour actes de tortures dans le cadre de son emploi pendant la dictature de Pinochet. Tiraillée entre sa quête de vérité et l’admiration fantasmatique qu’elle voue à sa tante, Lissette décide d’utiliser la caméra comme intercesseur capable de la délier de sa trouble obsession. Toutes ses conversations avec sa tante ou au sujet de sa tante sont désormais filmées et confrontées à un entrelacs de documents et de témoignages. La réalisatrice pénètre peu à peu dans le délire du déni d’Adriana et de son impossible existence. Le dispositif brut de ce documentaire révèle la vie traumatique post-dictature là où l’on ne l’attend pas.

Au Venezuela, la cinéaste observe la crise politique que le pays traverse actuellement. Depuis la dissolution de l’Assemblée législative jusqu’à l’élection de la Constituante, elle recueille les opinions des opposants et des soutiens à Nicolás Maduro. Dans cette situation complexe, la question de l’héritage de Chávez est sujet d’affrontement. Le film met en évidence la polarisation de la société, et son intérêt tient à sa volonté de donner la parole à tous les camps.

Un jeune homme d'une vingtaine d'années vient d'être embauché comme groom de nuit dans un hôtel cinq étoiles de Buenos Aires. Une réceptionniste est chargée de le former. Ensemble, ils tentent de reconstruire les histoires cachées des clients en observant avec attention leurs mouvements, leurs vêtements et quelques autres détails. Se prenant au jeu, leur curiosité croît au fur et à mesure de leurs découvertes. Un hôtel de luxe devient un lieu propice aux histoires de vies à imaginer ou à fantasmer, comme dans une salle de cinéma. Une étrange et drôle de manière pour un jeune homme de découvrir le monde. Un film plein de fantaisie et d'humour qui a reçu un accueil chaleureux lors de sa présentation au festival de Rotterdam.

Au Cimetière Général de Santiago, des fossoyeurs participèrent à l'ensevelissement des victimes anonymes de la dictature dans le patio 29. Aujourd’hui, ces hommes qui déterrent les cadavres pour que leur soit rendue leur identité, acceptent peu à peu de témoigner. Devant la caméra qui les filme dans leur travail quotidien, deux générations de fossoyeurs reviennent sur cette lourde mémoire refoulée : quelques anciens s'ouvrent à leur cadet.

Léonard est un enfant boxeur qui entraîne des poissons à la lutte. Il vit à San Isidro, un quartier de la vieille Havane, où règnent le mouvement et la couleur des Caraïbes. Cette histoire est racontée à travers la simplicité de la vie quotidienne d'un enfant de 10 ans.