Une fermière très âgée, Lola, a été convaincue de voter pour la première fois de sa vie. Un candidat aux élections municipales de la petite ville où elle vit a promis d’interdire un projet pétrolier qui impliquerait de raser le cimetière où est enterrée toute sa famille, la plupart d’entre eux morts d’avoir été les leaders de la lutte pour les droits des fermiers. Au même moment, Abril, une proche qui étudie l’architecture dans une ville lointaine, loue une des chambres de Lola pour étudier pendant quelques mois. Elle amène une approche toute nouvelle : comment vivre en tant que femme, son corps, ses paroles, ses amours (elle a une petite amie et un petit ami) et stimule Lola sur plusieurs terrains avec ses idées, sa peau, son caractère. Lola elle aussi la stimule : après avoir été déçue par le maire à présent élu, qui a donné le feu vert au projet pétrolier, Lola décide d’échanger ses moutons contre un fusil pour le tuer.

Laura vient de rentrer de Londres où elle a migré en raison du manque d’emploi à Tenerife. Peu après son départ, sa grand-mère est morte et Laura n’a pas eu le courage d’y retourner depuis. Elle a maintenant changé et a envie d’aller séjourner sur l'île pour vivre pleinement sa vie. Elle est prête à échouer pour mieux se relever et poursuivre la vie de ses rêves. Cette fois elle a un objectif, créer la première équipe de Roller Derby des Îles Canaries. Avec la liberté qui accompagne le début d’une renaissance, Laura est aussi en quête d’une substance, de son essence personnelle. Elle contemple son être, essayant de comprendre le rôle qu’elle tient dans sa famille, oubliée depuis si longtemps, ainsi que sa sexualité et son existence de personne libre dans une société complexe. Au cours de sa quête personnelle, elle rencontre une femme qui partage son sentiment et l’aide à prendre conscience qu’elle n’est pas seule.

La vie de Fernando, un immigré péruvien, est d’apparence monotone. Il fait des heures supplémentaires dans une usine japonaise et rend visite à Izumi chaque semaine. Elle est danseuse dans une boîte de nuit. Mais quand le business illégal dont il s’occupe avec un autre immigré est découvert, Fernando est déporté au Pérou. Là, dans son propre pays, il se sent tout aussi étranger. Le Jour du Poisson, une étrange fête célébrée dans les deux pays, fera prendre conscience à Fernando de la place qu’il occupe dans le monde.

Comment une relation amoureuse triple peut-elle être vécue entre trois parents de jeunes enfants, dans une société brésilienne devenue plus explicitement religieuse, violente et conservatrice au cours des dernières années ? Julia (36 ans), la mère de Tito (3 ans) travaille comme médiatrice de conflits pour la population brésilienne et les tribunaux. Elle retrouve une vieille connaissance et ancien amour : Irina, artiste visuelle à succès noire qui est aussi la mère de deux jeunes enfants et est maintenant mariée à un homme français. Tous les trois tentent de vivre et d'établir une relation, tout en faisant face aux défis de la culture conservatrice brésilienne à l'école des enfants, à leur travail et dans leurs familles.

1983, Nord du Chili. Lidia (7 ans) vit dans une ville minière isolée, menacée par une maladie inconnue. Elle a déjà tué plusieurs hommes et, selon les locaux, elle se transmet quand un homme tombe amoureux d’un autre homme. Juste par le regard. Ses frères adorés, Alexo (23 ans) et Nicolás (15 ans), sont suspectés d’être contaminés. Ils vont être mis en quarantaine, les yeux bandés. Lidia se rend compte que les habitants commencent à les persécuter, et leur père Gastón (43 ans) va les humilier publiquement en tentant de prouver qu’ils ne sont pas malades. Tout le monde commence à les croire, mais les choses se compliquent lorsque Alexo attrape un rhume et ne parvient pas à se soigner pendant des semaines. Cela pousse Lidia à se confronter à son père et aux habitants, pris dans la tourmente d’un mythe local, afin d’obtenir de l’aide.

Andrés,  récemment  diplômé  en  cinéma, retourne  en  République  Dominicaine croyant  qu’il  n’a  pas  le  talent  pour devenir  réalisateur.  Ses  parents,  voulant l’aider, envoient une vieille lettre-vidéo à Hollywood  dans  laquelle  un  Andrés  très innocent invite son idole de jeunesse, une vieille star de films d’actions américains, à participer à son premier film. L’acteur, déprimé et oublié, est encouragé par son agent  à  accepter  l’offre  :  il  pourra  ainsi se détendre dans les Caraïbes et passer quelques jours à la plage. L’acteur accepte l’invitation avec l’espoir de trouver du sens à sa vie. Andrés n’a pas envie de filmer ce scénario de jeunesse, il continue cependant car tout le monde commence à le prendre au sérieux pour la première fois. Mais quand le  tournage  commence,  déséquilibres  et confusions  surgissent.  Alors  que  le  film avance, une amitié grandit entre eux, ayant tous deux besoin de ce film pour se sauver d’une vie pleine d’échecs.

Quatre policiers cubains étudient une affaire en huis clos. Ils regardent sur un téléviseur les vidéos d'une caméra trouvée en haute mer. La caméra est passée de main en main et contient des vidéos du quotidien de trois citoyens cubains issus de classes sociales différentes. Antonio (55 ans), un riche Cubain, décide avant de quitter le pays de vendre sa caméra à Yeny (26 ans), un étudiant en cinéma qui souhaite faire un documentaire sur le monde marginal de Cuba. Yuma (25 ans), un pickpocket, répond à son appel mais finit par devenir le nouveau propriétaire de la caméra. Pour lui, la caméra est plus qu’un jouet, mais il découvre la fonction zoom et le pouvoir incroyable de documenter son quartier de Centro Havana. Il s'agit du premier visionnage par les policiers pour l'investigation. On voit les vidéos mais pas les policiers, seulement l'écran du téléviseur. On écoute leurs jugements et critiques sévères.

Martín est un garçon cireur de chaussures de 13 ans, originaire de La Paz. Il a passé sa vie dans la rue, empli du désir de trouver son père. Motivé par cette volonté ainsi que par des remarques de son entourage, Martín commence à soupçonner l’un de ses meilleurs clients d’être son père, Monsieur Novoa, un tailleur solitaire dont la seule attache émotionnelle est son chien Astor, un beau berger allemand qu’il traite comme son propre enfant. Martín, angoissé par ce pressentiment, élabore un plan pour kidnapper le chien, avec l’intention de se confronter à celui par qui il pense avoir été abandonné toutes ces années.

Ariela  (46  ans),  une  émigrée  bolivienne, travaille depuis huit ans comme bonne pour une  famille  chilienne.  Pendant  qu’Ariela s’occupe de la fille de la famille, sa propre fille Nayeli (7 ans) se rend à l’école toute la  journée  puis  attend  qu’elle  vienne  la chercher dans un atelier de danse classique malfamé. Ariela a perdu le contact avec ses parents qui refusent de lui parler depuis qu’elle a quitté la communauté Aymara où elle a grandit. Cependant, la santé de sa mère l’amène à partir en Bolivie pour que Nayeli  puisse  rencontrer  sa  grand-mère. Ariela  et  Nayeli  montent  dans  un  bus, mais la perte d’un sac et de documents les oblige à rester à la frontière. Ariela décide de demander de l’aide à un ancien petit ami qui habite dans cette ville. Dans cet endroit désolé, Ariela va découvrir que l’humain a ses limites, que le passé est irréparable et jusqu’où elle est prête à aller pour protéger sa fille.

Valentín et María sont mariés depuis 39 ans. Ils dirigent une pharmacie comme une entreprise familiale. Lui est un pharmacien chimiste amer, alors qu’elle est une gentille thérapeute se dédiant aux remèdes de fleurs de Bach. Ils vivent la routine jusqu'à ce que María subisse une crise cardiaque qui la laisse très faible. Dans cette nouvelle perspective, María demande à son fils Antonio, qui vit au Brésil et qu’elle n’a pas vu depuis plus de dix ans en raison de la mauvaise relation pèrefils, de prendre soin d'elle. Valentín n'est pas d'accord avec l'idée, mais l'accepte. Les retrouvailles de Valentín et Antonio sont moins tendues que prévu, jusqu’à ce que le partenaire d’Antonio, Camilo, décide de venir visiter le Chili et que María exprime son désir de le rencontrer. Valentín se prépare un cocktail d'anxiolytiques, mais après avoir réalisé que Camilo n’est autre qu’un sympathique Brésilien de son âge, il commence à éprouver des sentiments de rejet, de frustration et de confusion.

A 12 ans, Andrea a décidé de devenir David. Ses parents n’ont plus eu de fille, les miens n’ont plus eu de nièce, je n’ai plus eu de cousine. David nous a rassurés, expliquant qu’il avait toujours été un garçon, mais dans un corps qui ne lui appartenait pas. Aujourd’hui, David a 18 ans. Son corps masculin s’affirme, sous l’effet de la testostérone. C’est un adolescent doux et heureux, en proie aux questionnements de son âge et à ceux qu’implique sa nouvelle identité. Dans son entourage, chacun compose à sa manière, avec ses convictions, ses appréhensions et ses interrogations.  Chez ses parents, le désarroi a rapidement cédé la place à l’action militante pour la reconnaissance des droits LGBT. Au lycée, David est accepté par ses camarades et ses enseignants. Il se prépare à devenir prof de sport, pour aider les autres à accepter et prendre soin de leur corps

Dans la région de la rivière Uaicurapá, en pleine Amazonie brésilienne, des habitants affirment avoir été attaqués par un « boto ». Selon les récits, ces dauphins gris-roses de la rivière se transformeraient en humains le temps d’une nuit pour séduire les habitants des communautés riveraines, et parfois les emmener dans leur ville sous-marine. Les grossesses non désirées, les attaques de folie et les disparitions inexpliquées sont les traces de son passage. À travers ces récits, le film essaie de dessiner le portrait d’une petite communauté de pêcheurs, de sa géographie particulière et du temps qui s’y écoule différemment, de son quotidien matériel, qui gouverne le rapport des gens au monde, des gens entre eux. Ceci nourrit l’imaginaire et rend possible l’existence même de ces créatures et engendre l’univers mythologique dans lequel elles évoluent jusqu’à s’y confondre entièrement.