À Curitiba, au Brésil, à l’initiative de Flavia Carvalho, un projet est né “A pele da flor”, le tatouage comme une réparation. Dans son salon de tatouage, Flavia converse avec une femme. Une photo de cicatrice posée sur la table. Tandis qu’elles évoquent son histoire, un coup de couteau reçu de son ex-mari, Flavia ébauche un dessin. En filmant les gestes de Flavia, ce dessin va prendre forme sur la peau, se remplir de couleurs, effaçant petit à petit la trace qui lui faisait revivre quotidiennement cet instant douloureux. Nous sommes chez Rosy. Tatouée par Flavia suite à une agression, elle raconte comment ce tatouage lui a permis de se réconcilier avec son corps et de regagner de l’estime de soi. D’autres femmes apporteront leur témoignage. Nous poserons aussi notre caméra à la Police Municipale qui oriente les femmes violentées vers Flavia. Une collaboration étonnante ! Ce film montrera comment des créations artistiques se substituent à la barbarie.

Les courants d’air guident les explorateurs de la montagne au rythme de la respiration de ses entrailles, les grottes. Un groupe de spéléologues effectue des prises de son dans des cavités invisibles, afin d’identifier la taille de ces immenses cages de résonance. Ces enregistrements nous entraînent dans une odyssée spatio-temporelle qui fait écho à des épisodes historiques isolés mais secrètement reliés : la représentation de la caverne à la Renaissance et son influence sur les jardins publics modernes, les études hydrauliques du pionnier Martel, l’institutionnalisation géographique à Cuba lorsque les cavernes étaient vues comme des refuges par la population civile pendant la guerre froide, ou encore l’industrie du tourisme qui domestique des siècles d’érosion géographique. Le langage des explorateurs passe sans heurts d’une histoire à l’autre, être sous terre dilue la notion de patrie qui règne à la surface.

Fondée en 1946, l’École des Amériques avait alors pour objectif de former des militaires latino-américains afin de promouvoir les valeurs démocratiques et de développer une meilleure compréhension des États-Unis. En écho à la doctrine Monroe (1823), les États-Unis ont défendu sans relâche leurs intérêts politiques et économiques en Amérique latine, souvent aux mépris des droits de l’homme. Pièce essentielle de cette mise sous surveillance : l’École des Amériques qui a vu défiler 60 000 militaires, dont bon nombre se sont illustrés dans des Coups d’État. En retraçant, à travers des films d’archives, l’histoire et l’action de cette institution, le documentaire montrera comment elle a été non seulement l’une des principales sources de déstabilisation de l’Amérique latine au cours des soixante dernières années mais aussi un instrument d’un nouveau type de colonialisme à « l’américaine ».

Lucas a 12 ans et vit avec son père, isolé, au beau milieu des terres arides de Bahia, dans un endroit durement touché par la sécheresse. Son père est un cowboy sévère et autoritaire. Le plus grand rêve de Lucas est de s’enfuir loin de lui. Celui qui inspire Lucas est un super héro d’un vieux comicsqu’il garde caché sous son matelas. Un jour, un cirque vient dans sa ville, à la recherche de candidats pour le poste vacant de clown de la troupe. Lucas est certain que c’est l’opportunité rêvée de s’échapper ! Mais le challenge est difficile. C’est un garçon timide, sans talent comique. De plus, tous les gens en ville, les adultes comme les enfants, pensent à la même chose. Tout le monde veut être comique pour devenir ce clown et s’enfuir de cet arrière-pays et de cette sécheresse. Mais, étonnement, Lucas est choisi comme nouveau clown du cirque, et va partir dans un voyage qui l’amènera à ce à quoi il s’attendait le moins : la rencontre avec son père.

1976, Julio Jaramillo, le chanteur de pasillo le plus célèbre de l'histoire, le Rossignol de l'Amérique, revient après des années d'absence afin de remplir des engagements pris précédemment à Guayaquil, la plus grande ville d'Équateur. L'excitation est palpable lorsque Jaramillo monte sur scène, devant une foule qui l'affectionne et l'encourage avec toute l'émotion qu'elle peut transmettre. Mais cette fois, la voix de Julio le trahit; elle est faible, malade, à peine un cran au dessus d'une voix d'ivrogne de comptoir. Alors qu'il finit la chanson sous les terribles huées du public, Julio réalise qu'il pourrait avoir perdu son cadeau : la voix qui l'a sorti de la pauvreté et amené dans la stratosphère du succès en Amérique latine. Julio est un film qui parle de musique et de création, d'un artiste essayant de gagner de nouveau l'amour de son public à travers sa musique. C'est l'histoire intime du retour d'une idole populaire. Et tout est vrai.

Après avoir assisté à la capture de son père des mains des soldats de Pinochet, Ricardo, un jeune homme de 17 ans, décide de rejoindre un “front de résistance” qui œuvre contre la dictature. La vie de Ricardo change pour toujours lorsqu’il participe à une opération qui se termine avec la mort d'un sénateur qui est le cerveau du coup d'État au Chili. Ricardo est arrêté et condamné à la réclusion à perpétuité. Il est interrogé, torturé. Pourtant, bien que l’avenir soit très noir pour lui, il réussit à s’évader. Aujourd’hui en 2015, il est toujours l’homme le plus recherché du pays. Caché quelque part, Ricardo réussit pourtant à communiquer avec ses proches. Ce film est son histoire, passée et actuelle, celle de “l’homme caché”.

En 2013, la police militaire du district fédéral du Brésil a entamé une opération d'ampleur pour lutter contre le trafic de drogue dans une ville de la périphérie, Ceilândia. Elle a démantelé une série de réseaux illégaux et a arrêté seize hommes. Un an plus tard, les femmes ont pris le contrôle des rues. Rapidement elles ont établi leur propre champ d'action en imposant d'autres codes, en réorganisant les relations de travail et en transformant les modes de production de cette périphérie brésilienne. Peu à peu, leurs disputes pour le pouvoir économique, symbolique et territorial se sont transformées en guerre. Elles réclament une place pour les femmes de la périphérie et pour des codes d'action qui leur sont propres. Elles mettent en place la carte d'un nouveau territoire.

Un homme et une femme isolés dans une maison de bord de mer. Lui, un poète qui cherche à comprendre ce qu'il y a autour de lui en ce moment. Elle, peut-être la clé de son questionnement. Pour tous les deux, le seul lien avec le monde extérieur est couché dans les poèmes qu'il écrit ou récite. Dehors, il a la chance de revisiter sa propre ancienne vie dans un jeu spatio-temporel, une spirale narrative dans laquelle il peut se remémorer et réinventer des personnages essentiels et des passages en arrière-plan. Sept histoires qui composent une aventure amoureuse et qui mettent en place un voyage. La liberté dans cette prison repose entièrement sur la découverte du véritable sens de sa relation avec ses souvenirs et avec cette femme. Un film qui explore les limites entre la conscience et l'inconscience humaine, entre la concrétisation et l'imprévisibilité. Un film contemporain avec une structure, des situations et des événements qui guident le personnage à travers son expérience.

Film basé sur une histoire réelle. 1860.

Horacio est un tueur d’indiens au service des propriétaires terriens. Dans un cabaret portuaire, au sud du Chili, il rencontre Antoine, un Français farfelu qui cherche un guide pour explorer la Patagonie. Antoine veut réussir l’union des tribus Mapuche et créer le Royaume de Patagonie. Il affirme avoir le soutien du gouvernement français et des liens solides avec un grand cacique. Mais, en réalité, il est complètement seul. Horacio accepte de l’accompagner dans cette aventure délirante. Mais son véritable but est de récupérer sa femme, séquestrée par les Indiens. Et de la venger aussi. 

Rien ne se passe comme ils l’auraient imaginé. Le campement qu’ils voulaient rejoindre a été ravagé par l’armée chilienne. Les Mapuche qu’Horacio voulait tuer et auxquels Antoine voulait s’allier, les capturent et les réduisent à l’esclavage, au service du grand cacique. 

Il faudra une imprévisible explosion de passions pour que les rôles s’inversent encore une fois et que le miracle éphémère du Royaume de Patagonie se produise.